Chronique

Dominik Wania

Lonely Shadows

Dominik Wania (p)

Label / Distribution : ECM

Silence… Piano, solo… ECM s’est construit en grande partie autour de ces trois signifiants, choisis, élus, par Manfred Eicher et illustrés régulièrement par Keith Jarrett. Eh bien le premier intérêt de ce disque est de s’éloigner de toute identification à l’ancien pianiste de Charles Lloyd, et d’aller fouiller, fouiner, dans d’autres textes et d’autres contextes.

Et d’abord, on n’en sera pas surpris, dans ce qui a fait la marque, le sel et le style de nos chers Debussy et Ravel. Métriques, harmonies et épisodes narratifs évoquent très souvent les compositeurs français du dernier siècle, et s’éloignent plutôt de ce qu’a pu faire l’influence du « jazz » sur les compositeurs précités. C’est, dans l’ensemble, avec beaucoup de retenue que Dominik Wania approche le piano qui porte sa musique. Si l’atmosphère est plutôt sombre c’est sans doute que l’air était chargé de nuages : les fantômes solitaires président à l’ensemble.