Chronique

Maciej Obara Quartet

Frozen Silence

Maciej Obara (as), Dominik Wania (p), Ole Morten Vågan (b), Gard Nilssen (d).

Label / Distribution : ECM

Pour ce quartet européen mené par le saxophoniste polonais Maciej Obara, Frozen Silence est le troisième album habité du son et de l’esthétique ECM. Doté d’une base rythmique gourmande qui fait le bonheur d’un grand orchestre scandinave, le Supersonic Orchestra du batteur Gard Nilssen, on croit d’abord retrouver cette énergie excitante dans « Dry Mountain », morceau liminaire où brille particulièrement la batterie intenable face au piano très concertant de Dominik Vania dont l’influence est très forte sur la couleur de l’orchestre. Mais très vite, la musique de Frozen Silence retourne vers les glaces, dans une ataraxie sereine que rien ne semble ébranler, pas même la sécheresse de la contrebasse de Ole Morten Vågan qui se fond dans la main gauche du pianiste. Frozen Silence est une œuvre pleine de finesse où Obara et ses amis renouent avec ce goût, affirmé dans Three Crowns, pour la musique écrite occidentale ; car si ici les morceaux sont signés par l’altiste, dont les compositions brillantes font briller les solistes, cette inclination pour l’infiniment petit et ce sens unique de la simplicité tel qu’on l’entend dans « Black Cauldron » évoquent Gorécki, largement cité dans les disques précédents.