Chronique

Dominique Pifarély - Ensemble Dédales

Nommer chaque chose à part

Dominique Pifarély (v, comp, dir), G. Roy (al), H. Labarrière (cb), V. Boisseau (cl), F. Corneloup (sb), P. Gachet (tp), Ch. Bopp (tr), J. Padovani (p), E. Groleau (dr)

Label / Distribution : Poros Editions

Dédales. Le nom de l’orchestre à géométrie variable de Dominique Pifarély n’a pas été choisi au hasard : les premières notes de son violon, serpentines, chantent coins et recoins, cris et lamentations, avant de s’adjoindre les talents de Guillaume Roy (al), Hélène Labarrière (cb), Vincent Boisseau (cl), François Corneloup (sb), Pascal Gachet (tp), Christiane Bopp (tr), Julien Padovani (p), Eric Groleau (dr), pour dessiner un fil autour duquel s’articulent les multiples chemins des uns et des autres.

S’ajoute puis se retranche le collectif au tracé du violon, un « tracé provisoire », sans cesse démenti. L’unisson se scinde en effet bien vite pour laisser place au « dédale ». Parfaitement ensemble comme parfaitement désunis, les musiciens jouent des contrastes du groupe lui-même, entre cordes et percussions - parfois les deux en même temps ! -, orchestre et solo. Le désordre n’est qu’apparent, bien vite le fil réapparaît, le violon toujours, aussi « lamentin » que mutin.

Cette orchestre de chambre a été enregistré live à l’Atelier du Plateau, en acoustique. On imagine le plaisir des auditeurs devant ce lyrisme ironique mâtiné de rock percussif, de fanfare déguisée et parfois même de chant d’opéra. On perçoit çà et là leurs respirations - à moins que ce ne soient celles des musiciens -, concentrées. Et pour cause ! N’en perdez pas une miette : tout s’emboîte et se regarde.