
Sous l’égide d’Homère et de ses sirènes, cité en exergue de la pochette du disque, le violoncelliste Emmanuel Cremer, entendu avec Famoudou Don Moye, Audrey Lauro ou Michel Lambert, nous livre Cinq chants d’Athènes qui traversent le temps comme l’espace. Enregistré dans la capitale grecque pour le label Fou Records, ce solo de violoncelle nous entraîne dans une lecture très personnelle d’une Odyssée qui se construit à coup d’archet. La mer est parfois démontée, insistante, toujours aux limites de la rupture (« Infini sans terre »), parfois c’est le calme qui survient au pic de la tempête et le chant du violoncelle fait corps avec les éléments (« Deli ») mais la destination est toujours sûre. La lecture athénienne de Cremer est étrangement entre deux mondes, Antique et Moderne, de même les colonnes du Parthénon dans la brume qui ornent la pochette et font songer à des buildings médusés.