Le tromboniste Frank Lacy est également chanteur. C’est une facette de sa carrière que l’on connaît depuis longtemps, notamment lorsqu’il était l’une des pièces maîtresses du Mingus Big Band (MBB), avant de travailler avec le New York Jazz Collective.
Avec Mingus Sings, il revient à ses premières amours, mais sans le trombone : avec Earl McIntyre, Conrad Herwig et Coleman Hughes, le pupitre est déjà suffisamment garni, à l’image d’un ensemble puissant, carré, tout en maîtrise (« Dry Cleaner From Des Moines », point fort de l’album). Le MBB joue du Charlie dans les règles : « Invisible Lady » est un juste équilibre entre discussion contrebasse/voix et masse orchestrale, entre douceur et pugnacité. Les textes, parfois signés Elvis Costello ou Joni Mitchell (évidemment), sont servis par une voix chaude, parfaitement posée. Mingus version Frank Lacy est un hommage patrimonial rigoureux. Pour entendre ce qui dépasse, on ira voir ailleurs : on pourra par exemple réécouter Ah Um…