Scènes

Jazz et gospel à Encausse-les-Thermes

Jazz et gospel assis dans l’herbe.


Tom Bernus © Gilles Gaujarengues

Une septième édition pour le festival Jazz et Gospel à Encausse-les-Thermes, marquée par un jazz pour tous et fait par tous, une ambiance très détendue et un événement culturel qui a pris sa place dans le Comminges.

Jazz et Gospel à Encausse-les-Thermes, c’est un tout petit festival du piémont pyrénéen qui, s’il passe sous les radars depuis six ans, a le mérite d’exister et de continuer, mine de rien, son bonhomme de chemin. L’histoire commence, au choix, dans les Pyrénées ou à Paris. Benoît Torres, contrebassiste originaire de l’Aude, s’installe à Paris pour y mener une carrière de musicien. Mais l’attrait de la ville est somme toute fort relatif et quelques années dans la capitale lui suffiront amplement.

Lui et sa compagne Manel Cheniti, chanteuse de son état, prennent alors le chemin du sud et s’installent à quelques encablures de Saint-Gaudens. Sauf que lorsqu’on est musicien, on n’a pas les mêmes opportunités dans une vallée du piémont que dans une grande agglomération. Ils montent alors une école de musique à Encausse-les-Thermes, « Midnite Blue », et parallèlement un festival de jazz qui se tient maintenant depuis six ans dans ce même village.

Au programme, des copains musiciens car c’est le premier vivier possible pour faire démarrer le festival. La première édition a notamment reçu Olivier Franc et son projet autour de Sidney Bechet auquel participe Benoît Torres. Depuis, c’est Emmanuel Pi Djob qu’on retrouve régulièrement à l’affiche. La teneur générale est, sans surprise, classique, à l’image du jazz qu’affectionnent les fondateurs. D’ailleurs, en plus d’Emmanuel Pi Djob, ce sont Esaïe Cid, Thierry Ollé, Manel Cheniti et, excusez du peu, Nicolas Gardel pour un hommage à Roy Hargrove, qui furent de la fête cette année.

Nicolas Gardel © Pierre Vignacq

Mais ce qui fait également l’ADN de ce festival, c’est que l’école de musique et le collège voisin y sont fortement associés. Les petites mains sont aussi musiciens et mélomanes et, non contents d’écouter les concerts et de participer à des Master Classes, portent les chaises, déplacent les barrières, tirent des câbles, réalisent la feuille de chou et opèrent tous ces petits gestes qui, mis bout à bout, constituent un festival de quatre jours plein comme il faut. C’est toute une ambiance qu’on retrouve ici : casse-croûte amical, rencontres et tchatches, concerts des musiciens en herbe avec ceux du soir et c’est ainsi que chaque soir, devant la buvette, des jams s’improvisent systématiquement, où officient dans un même élan des musiciens en devenir et d’autres confirmés.

Il faut dire que, loin des clichés de montagnes réduites aux bérets et aux ours, on est là dans une vallée où l’activité culturelle est très riche. On y trouve deux compagnies de cirque, dont les Pronomades, la programmation estivale du Bijou, deux festivals ainsi que trois écoles de musique, un café qui organise régulièrement des concerts et, dernier-né, un salon de littérature policière. Pour une petite vallée où le village principal, Aspet, compte un peu moins de 1000 habitants, ce n’est pas rien. Bien entendu, on imagine que le festival de jazz surfe sur cette appétence culturelle et c’est tant mieux.