Chronique

Josh Sinton

Couloir​ & ​Practitioners Vol. 2 « W »

Josh Sinton (bs)

Label / Distribution : Field Recording

The Ideal Bread était, en 2008, un objet « bizarre et artisanal » qui rendait hommage à Steve Lacy. Emmené par le saxophoniste baryton Josh Sinton, il réunissait ce que l’on pouvait à l’époque qualifier de jeunes pousses : Tomas Fujiwara et Kirk Knuffke, deux unes de Citizen Jazz. De son côté, Sinton ne trahit pas son obsession lacyenne. Après avoir fait paraître une lecture soliste du Book « H » des partitions de Lacy, il réitère en proposant un volume 2 de son Book of Pratictioners, le « Book W » cette fois-ci.

L’exercice pourrait s’avérer rébarbatif s’il était seul, même si « Waterline », dédié à Tristano, expose encore une fois toute la souplesse de l’écriture de Lacy qui donne des semelles de vent à Sinton : le morceau dure dix minutes, mais on ne tombe jamais dans la redite en suivant le saxophone dans cet exercice très vibrant et toujours en mouvement qui se déconstruit lui-même. C’est avec Couloir, la première partie de ce double album, que Josh Sinton propose le morceau de choix de son travail soliste avec quinze improvisations pleinement puisées au fond de ces rhizomes lacyens, comme l’expose « Insterstice ». Très expressif, le baryton de Sinton peut jouer simple et direct comme se laisser aller à une abstraction dont la liberté reste le moteur (« Scission »).

par Franpi Barriaux // Publié le 12 août 2024
P.-S. :