Chronique

Kaisa’s Machine

Taking Shape

Kaisa Mäensivu (b), Tivon Pennicott (ts), Sasha Berliner (vib), Max Light (g), Eden Ladin (p), Joe Peri (dms).

Label / Distribution : Greenleaf Music

Repérée il y a de nombreuses années au sein de l’Euroradio Jazz d’Airelle Besson, la contrebassiste finlandaise Kaisa Mäensivu est considérée comme l’une des contrebassistes européennes les plus élégantes du moment, alliant technique impeccable et grande aisance, comme on l’entend sur « Floating Light », ici enregistré avec son Kaisa’s Machine pour son second album, avec une toute nouvelle équipe. L’orchestre de Mäensivu est avant tout un trio étendu où son dialogue avec Max Light est central. Le guitariste de Boston confirme l’attachement transatlantique de la contrebassiste, installée depuis des années à New York. Un morceau comme « Shadow Mind », joué en quintet avec Eden Ladin au piano et Tivon Penicott au saxophone ténor, en est un symbole, la guitare se coulant en douceur dans la rythmique vaporeuse de la contrebasse.

Dans une esthétique pétrie d’un classicisme efficace et fluide, Kaisa’s Machine célèbre la grande rigueur rythmique de la contrebassiste, bien secondée par le batteur Joe Peri et ponctuellement la talentueuse vibraphoniste Sasha Berliner (« Gravity »). Kaisa’s Machine représente pour Maënsivu son port d’attache étasunien, solide et lumineux, qui lui permet de belles et tranchantes échappées (remarquable entame de « Eat Dessert First »). Pour découvrir son travail européen, on s’intéressera parallèlement à l’orchestre vocal Signe ou au sein du brillant Sointi Jazz Orchestra. C’est, quoi qu’il en soit, une musicienne qu’il faut suivre attentivement.

par Franpi Barriaux // Publié le 4 février 2024
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