Mike de Souza

Le guitariste anglais Mike de Souza s’est inspiré de la vie d’un papillon pour écrire les six compositions de ce disque aux effluves de jazz-rock. Les titres prennent leur temps, déroulant des séquences oniriques mais bien réelles dans leur matérialité -jusque dans l’usage raisonné d’un synthétiseur -, se déployant comme des cadavres exquis alternant contemplation et furie.

Les passages de relais entre les solistes forment une trame délicate et néanmoins présente, notamment par des riffs élégants, célébrant la renaissance de la création artistique après le confinement du début de la décennie. Les conversations entre les instrumentistes sont autant d’occasions résilientes : le leader, dont la maestria guitaristique n’est plus à prouver depuis qu’il s’est imposé sur les scènes européennes, sait à bon escient laisser son saxophoniste tirer le groupe vers des horizons spirituels, sans oublier de donner à son pianiste l’occasion d’envolées swingantes, sur des grooveries concoctées par une section rythmique du meilleur aloi.