Chronique

Olivier Py

Black Fables

Olivier Py (ts, ss), Jean-Philippe Morel (cb), Franck Vaillant (d)

Label / Distribution : Vents d est

De prime abord, Black Fables a tout du disque noir et brutal. Entendez que les deux premiers morceaux s’intitulent « Bazooka Beatnik » partie 1 et 2, que le suivant a pour titre « Corridor Cyclone » et que l’album se termine au bout de onze pistes avec « Gangster Gazelle ». Le registre semble explicite et, ainsi averti, le mieux est vraisemblablement d’y plonger le plus férocement possible. L’initiation se portera alors sur les deux parties de « Punk Prototype ». Pourtant, celles et ceux qui envisageraient une revisite instrumentale des Ramones ou de Strychnine en seront pour leurs frais. Cet album est constitué exclusivement de compositions signées du saxophoniste et on ajoutera qu’elles sont d’une délicatesse à toute épreuve. Celle-là même dont était fait Birds of Paradise, le premier disque qui a donné son nom au trio. D’ailleurs, Olivier Py dit qu’il ne s’agit pas d’un nouveau projet mais que celui-ci s’inscrit directement dans la continuité du premier album. Et de fait, les esthétiques sont identiques, tout comme la démarche.

C’est après avoir relevé et analysé le travail d’Olivier Messiaen autour du chant des oiseaux qu’Olivier Py a monté le projet. Aussi, ne faut-il pas fier à une lecture littérale de l’annonce. Point de cui-cui et autres gazouillements enchantés. Ce que propose le trio est une création originale. In fine, on trouve un disque exigeant, sans instrument harmonique, porté par trois musiciens – trois vieux copains, dit Py – qui ne font aucune concession si ce n’est au Beau, à la Grâce et au Ravissement.