Ollendorff & Tarel Quartet
London Vibes - Suite for Freedom
Tom Ollendorff (g), Fabrice Tarel (p), Christophe Lincontang (b), Marc Michel (dms).
Label / Distribution : Auto Productions
Ce n’est pas faire injure à Fabrice Tarel que de dire qu’il est encore peu connu sur la scène jazz. Ce n’est pourtant pas faute de produire de la musique et des albums. Il arrive en effet avec son septième album et ce n’est pas rien. C’est d’autant plus remarquable qu’il a écrit l’ensemble des morceaux. Mais la caractéristique fondamentale, c’est la participation du guitariste anglais Tom Ollendorff. On le croira d’autant plus volontiers que l’intitulé du projet – London Vibes – ne laisse aucun doute quant à la place du guitariste sur ce disque qu’il co-signe.
L’intitulé exact de l’album est London Vibes, Suite For Freedom. Si les amateurs de jazz pourraient être tentés, de prime abord, de faire le lien avec le disque Freedom Suite de Sonny Rollins de 1958 ou encore avec celui au titre identique de David S. Ware en 2002, rien ne serait plus faux. L’album de Fabrice Tarel ne s’inscrit pas dans cette filiation. Pas de free, pas de protest jazz non plus. Ne cherchez pas de clins d’œil, vous n’en trouverez pas. Suite for Freedom n’a rien de ce caractère colossal que proposait Rollins et qu’avait revisité David S. Ware. Il s’agit de quelque chose de plus doux, plus simple aussi, et bien moins rugueux.
Si la formation est en quartet – avec Christophe Lincontang et Marc Michel à la rythmique – il s’agit avant tout d’un dialogue entre le piano et la guitare. Les deux instruments sont aux avant-postes et tandis que l’un déroule un chorus, l’autre est à la grille harmonique jusqu’à ce que les choses s’inversent. Le climat est à la douceur et nombre de passages s’avèrent aériens. C’est fort agréable et on se laisse aisément aller aux développements que mènent ces quatre-là. On aimerait convoquer pour la comparaison d’autres formations avec à la proue une guitare et un piano. On aurait pensé à Brad Meldhau avec Pat Metheny, par exemple, mais ce n’est pas le cas. La musique de Fabrice Tarel, si elle n’est pas déconnectée de ce que produit le jazz depuis des décennies – elle n’a rien de révolutionnaire – est une écriture, et on reconnaîtra à son leader une véritable appétence pour la composition.