Chronique

Samuel Leipold

Ostro

Samuel Leipold (g), Jürg Bucher (cl), Luca Lo Bianco (cb)

Label / Distribution : Hat Hut

Auteur notamment d’un travail en solo dont nous avions noté le geste soigné (Viscosity, 2020), le guitariste suisse Samuel Leipold propose aujourd’hui un enregistrement en trio dans lequel il met en avant une écriture chambriste qui oscille entre le monde du jazz et des couleurs contemporaines.

Signant des pièces délicates qui habitent un même périmètre aux teintes gris-bleu, la formation trouve son équilibre dans l’écoute attentive de chacun et dans la manière de laisser sonner des phrases allusives aux portes de la mélancolie, plongées dans le halo doucereux de la guitare.

Le guitariste, de fait, se place en retrait et compte sur ses partenaires pour apporter du mouvement à ses pièces. Le compatriote clarinettiste Jürg Bucher qui évoque, par la rigidité d’un son droit, un Jimmy Giuffre (dont le trio joue la composition Afternoon) ou un François Houle, creuse une atmosphère sérieuse. Il serpente avec retenue entre les nappes discrètes crées par les effets de profondeur de champ du guitariste et la contrebasse sereine de l’Italien Luca Lo Bianco. Dans cet environnement un peu corseté, on est gagné par un sentiment doux-amer illustrant avec une langueur engourdie un long dimanche après-midi d’hiver par temps de pluie.

par Nicolas Dourlhès // Publié le 30 avril 2023
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