Sylvain Luc

Drôle d’oiseau que cet album-ci. Un morceau, en l’occurrence l’antépénultième, « Pensée nomade », se rapproche de ce que la discographie de Sylvain Luc nous a livré jusqu’à présent – très certainement le format en guitare solo – car, pour le reste, en s’adjoignant les services de Renaud Letang, le guitariste basque nous amène dans des contrées qu’on n’avait pas l’habitude d’explorer avec lui. D’ailleurs l’intitulé de l’album laisse penser Renaud Letang a pris une part, au-delà du cadre strict du mixage et de la production, à ce disque.

En effet, cet ingénieur du son qui a travaillé avec une myriade de musiciens – son CV comprend, entre autres, des collaborations avec Manu Chao, Sergent Garcia, Mathieu Boogaerts, Claude Nougaro, Alain Souchon, Saul Williams, La Rumeur, Abd el Malik - a mis la main à la pâte en participant à la conception de l’album. Car, si Sylvain Luc est l’unique instrumentiste (guitares acoustique, électrique, midi, basse, clavier) du disque, celui-ci a été conçu à deux cerveaux et les arrangements sont signés des deux auteurs. Ce sont donc ici des mélanges de sons et de pistes, essentiellement à la guitare, qui vont d’un boléro langoureux à un drôle de blues jusqu’à « Transe 18 » qui clôt le disque sur une touche obsessionnelle.