Chronique

Tolv

Electrons libres

Etienne Lecomte (f, électronique), Jaime L. Pantaleón (g, électronique)

Label / Distribution : Label Manivelle

En 2008, par l’intermédiaire du batteur Oriol Roca et à l’occasion d’une invitation sur le projet Crossroads du Vrak’Trio, Étienne Lecomte et Jaime L. Pantaleón échangent sur la manière de concevoir la musique, de la ressentir, de la jouer et ça colle entre eux. Au point que quelques années plus tard, Étienne Lecomte décroche son mobile et, une dizaine de jours après, Jaime L. Pantaleón se retrouve dans une salle du conservatoire du Grand Narbonne où il dépose tout son barda et commence à jouer. Ni une, ni deux, le flûtiste appuie sur « rec » et après deux sessions de deux heures chacune, le duo possède un matériau complètement improvisé qu’il retravaillera en post-prod. La genèse de Tolv – douze en norvégien – tient dans cette mini-histoire qui s’est transformée en un album dont le titre s’avère carrément programmatique.

Une liberté électronique qui susurre et chuchote. Jaime L. Pantaleón est guitariste, même s’il ne se définit pas comme tel. Il aime à dire qu’il utilise la guitare comme déclencheur de sons électroniques. Sa six-cordes s’apparente plus à un clavier informatique qu’elle n’est son instrument. Ce sont donc des sons, plus rarement des nappes, qui alimentent Électrons Libres tandis que Lecomte nous promène au gré de sa flûte tel un explorateur de l’espace. Pour lui, l’album est très « scandinave » et c’est vrai : on est proche des esthétiques auxquelles nous a habitués le label « Hubro ».

On ferme les yeux et on imagine. Et quelle que soit la destination où vous conduira votre rêverie, sachez que cet album mène dans des univers inattendus et que vous voyagerez, oreilles aux aguets, tout tendu vers des sons saisissants.