Scènes

Une épée de Damoclès sur le Centre Culturel De Werf ?

Depuis quelques semaines, le monde du jazz tant au nord qu’au sud du Plat-Pays est secoué par une note négative émise par une commission chargée d’évaluer le fonctionnement de l’ensemble des centres culturels, dont celui de Bruges.


Depuis quelques semaines, le monde du jazz tant au nord qu’au sud du Plat-Pays est secoué par une note négative émise par une commission chargée d’évaluer le fonctionnement de l’ensemble des centres culturels, dont celui de Bruges.

Le Centre Culturel De Werf est un des lieux les plus ambitieux en termes de programmation et de production discographique pour le jazz, en Belgique mais aussi en Europe. L’histoire du Centre et du label permet d’ailleurs de tracer un parallèle entre De Werf et l’aventure de la Maison de la Culture d’Amiens, liée au développement de Label Bleu. En effet, il suffit de jeter un œil sur le catalogue « De Werf » pour constater que l’équipe brugeoise a une fonction de révélateur de talents.

Par ailleurs, depuis quelques années, profitant du dynamisme apparu dans le cadre de « Bruges Capitale Européenne de la Culture 2002 », De Werf se lançait dans l’organisation d’un festival de niveau européen, « Jazz Brugge Festival », comparable à ceux de Mulhouse et du Mans. Plus récemment encore, avec le Vooruit, (Gand), De Werf invite régulièrement les organisateurs, tourneurs et journalistes du monde entier pour mieux faire connaître les artistes flamands dans le cadre d’un « Flemish Jazz Meeting » toujours passionnant et d’une convivialité très rabelaisienne, avec même des bénéfices « collatéraux » pour des musiciens bruxellois et wallons !

Alors, comment expliquer qu’une commission chargée d’établir un « état des lieux » dont le ministre de tutelle, Bert Anciaux, s’inspirera pour définir les subventions des cinq années à venir, se contente de juger par une phrase, une seule ?

Jugez plutôt. Après avoir écrit : « La commission d’évaluation reconnaît le rôle important joué par De Werf pour le développement du jazz en Flandre », les « commissaires » assènent cette phrase sibylline : « La commission ne peut cependant se défaire de l’impression que le rôle d’avant-garde, incontestablement joué par De Werf dans le passé, est depuis lors repris par d’autres organismes » (sic).

Mais le M. Anciaux ne pouvait plus rester silencieux face aux réactions relayées par la presse et au succès remporté par la pétition lancée sur le site www.dewerf.be. Le 18 février, dans un communiqué, il déclarait que cette note de service n’était qu’un avis et qu’aucune décision n’était encore prise, en ajoutant que son intention demeurait bien de poursuivre l’augmentation structurelle de l’aide au secteur du jazz en Communauté flamande.

Alors, « Storm in a Teacup » ?