Scènes

Les Musiques à Ouïr soufflent 25 bougies au 106

Denis Charolles et sa bande fêtent l’anniversaire de la Campagnie


Campagnie des Musiques à Ouïr © Jacky Cellier

Du beau monde, ce soir du 2 décembre 2021 à l’occasion d’un anniversaire marquant pour tous les Rouennais et les amoureux des musiques libres : la Campagnie des Musiques à Ouïr et son maître de cérémonie Denis Charolles conviaient les spectateurs au 106, la belle salle des bords de Seine à Rouen, pour fêter les 25 ans de l’orchestre. Un spectacle joyeux et protéiforme, à l’image des hôtes d’un soir.

Une belle réunion d’amis autour de Denis Charolles, voilà ce que nous proposait l’anniversaire des Musiques à Ouir. On retrouve d’abord les fidèles, avec Julien Eil et Thibault Cellier, qui forment depuis longtemps le creuset des orchestres du batteur, remarquables accompagnateurs des multiples incursions de Charolles dans l’univers de Brigitte Fontaine notamment. Puis viennent les amis proches, comme le chanteur Loïc Lantoine, ou la harpiste Aurélie Saraf. Ces deux-ci entonnent d’ailleurs le mémorable duo d’Areski et Fontaine, « C’est Normal », dans un joyeux foutoir et un renversement des rôles. Bien avant, Lantoine avait entonné « J’ai rendez-vous avec vous » de Brassens en ch’timi. On va d’ambiance en ambiance et de souvenirs en souvenirs qui jalonnent le quart de siècle de la Campanie. Celui qu’on évoquait il y a peu avec le batteur, remarquable de générosité dans son jeu malgré une méchante extinction de voix.

Musiques à Ouïr © Jacky Cellier

La vraie surprise de cette soirée, c’est le retour de Christophe Monniot pour cet anniversaire. L’orchestre, où est invitée Sophia Domancich, joue nombre de ses compositions, notamment une morceau hommage à la famille Oláh, tradition de jazzmen hongrois. La Manivelle Magyare n’est jamais loin, tout comme la nostalgie des premières heures de la Campagnie : le contrebassiste Bertrand Coulome s’invite sur plusieurs morceaux, comme « Marinella » qui nous renvoie aux premières heures, celles des spectacles de rue et des happenings soudains. On s’aperçoit alors que l’essentiel ne change pas. Denis Charolles est toujours ce batteur instinctif, capable d’un groove impressionnant tenu comme un défi, le tout avec des baguettes-brindilles qui n’appartiennent qu’à lui ; la poésie aussi est indispensable à cette fête où le plaisir se lit sur tous les visages. On en profite même pour se dire que Clea Torales, la multianchiste du Surnatural Orchestra, fait une belle invitée qui pourrait tracer sa route un temps avec les Musiques à Ouïr.
C’est chouette, les fêtes de famille…