

Un conseil pour commencer : il va falloir procéder à quelques aménagements dans votre logement pour goûter le bien nommé AfroMassivSoundSystem du groupe Balaphonics. En d’autres termes : poussez les meubles parce que Balaphonics, ça déménage. C’est du groove à l’état pur, de A (« Boogaloo ») à Z (« Joli Joli »), en passant par M comme « Mangrove », avec la puissance d’un tracteur et l’agilité d’une Ferrari. Les mélodies sont ciselées au cordeau et l’orchestre dégage la puissance d’un Big Band dynamité par Buddy Rich.
On est surpris d’apprendre que l’aventure a démarré dans le Cantal, à Aurillac, alors que tout cela évoque furieusement l’Afrique. Il y a quelque temps, on avait découvert qu’un des meilleurs groupes d’afro beat, Fanga, était issu de Montpellier. Idem avec le meilleur groupe de soul-funk-blues, Malted Milk, originaire de Nantes. La musique ne connaît pas de frontières. De plus, deux des futurs membres de Balaphonics (Fabien Girard et Florent Berteau) avaient été repérés au sein de l’excellent groupe Arat Kilo, qui pratiquait déjà le métissage.
La réussite est totale. Certains apprécieront davantage le vent de l’afro-beat (Nigéria), d’autres des brises de high-life (Ghana) ou le souffle du bikutsi (Cameroun), voire le zéphir mandingue ou la tornade gnawa. La jungle a gagné la ville et ça fait du bien ! Pour le dire autrement, c’est la musique dont on a besoin pour se lever le matin, retrouver la bonne humeur dans la journée et essayer de danser à l’africaine le soir.