Chronique

Colunia

Zéphyr

Emilie Chevillard (hp), Gweltaz Hervé (ss, as, bs), Emeric Chevalier (b), Florian Chaigne (dms) + guests

Label / Distribution : Aloya Music

Issu du collectif Spatule qui nous avait déjà offert le magnifique Vanneau Huppé, les ligériens de Colunia présentent avec Zéphyr un album plein de couleurs et de lumières. La recette est éprouvée - cela fait des années que le quartet écume les scènes françaises - mais c’est le premier disque studio, après un live en 2015 et divers EP disponibles sur le BandCamp du collectif. La chaleur qui se dégage de ce vent nouveau est notamment portée par la belle entente de la harpiste Emilie Chevillard avec le batteur Florian Chaigne ; une opposition de façade qui fait merveille dès « Back to Bali », comme deux pôles qui permettent une attraction particulière et son goût pour le mouvement. S’y adjoint une douceur, portée par la contrebasse d’Emeric Chevalier qui réchauffe le souffle du Zéphyr, réputé froid : si Gweltaz Hervé aux différents saxophones est son compagnon privilégié, les divers invités sont les oiseaux de passage qui colportent des « Fables », telle Linda Oláh qui ajoute une teinte chaleureuse aux légendes de Colunia.

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Ce qui est acquis, c’est que le quartet voyage en liberté, visite un jazz plutôt classique quoique nerveux sur « Iode » avant de partir pour l’Inde et s’arrêter en chemin. Le sitar de Thomas Jacquot n’est qu’un avatar, dans les modes comme dans les rythmes ; l’Asie est toujours en filigrane, jusqu’à l’extrême-Orient (« Fable 1 »). Plusieurs stations s’imposent, comme ce « Zéphyr » où la guitare de David Chevallier rejoint le quartet avec la volonté d’en souligner la grande cohésion. Ce qui traverse Colunia, c’est un mélange de simplicité et de clarté, grâce à la harpe chromatique d’Emilie Chevillard qui est bien l’âme de cet orchestre. Instrument moderne à cheval sur de nombreuses traditions, les cordes ont la double fonction de resserrer les troupes et de découvrir les horizons, particulièrement sur l’Asie. La rencontre avec David Chevallier est forte et très appliquée, d’autant qu’elle se répète sur « Au retour d’un songe » où cette fois-ci, c’est l’alto suave d’Hervé qui mène les débats, laissant les cordes - y compris la contrebasse - bâtir une trame dense mais très ouvragée.

C’est bien la dimension onirique qui est la plus forte chez les finalistes de la dernière sélection Jazz Migration. Elle trouve sa quintessence lorsque sur « Tamanu », la trompette de Geoffroy Tamisier rejoint le quartet en compagnie de l’instrument-voix de Linda Oláh. La ouate du cuivre, plus caressant que jamais, tout abandonné à la douceur de l’instant et à la quiétude des percussions de Chaigne, laisse la voix séraphique de la Suédoise errer au gré d’un vent devenu plus léger. On pourrait songer à un climat nocturne, si le goût de la harpiste pour les couleurs ne l’emportait pas néanmoins. C’est en effet elle qui signe ce morceau quand les autres sont dévolus à Chaigne. Il faut imaginer une nuit avec une lumière sans fin, comme au-delà d’un cercle polaire dont la boussole serait devenu folle et aurait décidé d’errer. Il y aurait parfois des heurts, comme dans ce « Karma Lift » découpé au baryton, mais au bout du voyage resterait un petit trésor, une construction poétique comme ce précieux Zéphyr.

par Franpi Barriaux // Publié le 28 avril 2019
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