Chronique

Dave Douglas

Strange Liberation

Dave Douglas (tp), Uri Caine (Fender Rhodes), Bill Frisell (g), Clarence Penn (perc, d), Chris Potter (ts, cl basse),

Label / Distribution : BlueBird

Dave Douglas est aujourd’hui l’un des compositeurs les plus prolifiques du jazz. Son espace de création évoluant en fonction des structures qu’il emploie (trio, quartet, quintet, sextet…), chaque projet est différent et témoigne d’une très grande richesse.

Avec Strange Liberation, le trompettiste s’est rapproché de son disque paru en 2002, The Infinite, en gardant la même structure : le sextet. Cette configuration semble lui laisser l’espace dont il a besoin pour laisser s’exprimer toute sa créativité. Le discours de Douglas a toujours été très riche. Souvent à la limite du free jazz (cette limite est franchie en fonction des groupes avec lesquels il évolue), il sait utiliser le blues pour rendre son phrasé pertinent.

Le « groupe » à l’intérieur du groupe, entendons par là le trio trompette-Fender Rhodes-guitare fonctionne à merveille. Le travail de ces trois instruments crée des ambiances profondes. Les sonorités qui s’en dégagent composent des « patterns » magnifiques.

Avec ce retour de l’électricité façon années 70, le Fender Rhodes est mis à toutes les sauces. Cette sonorité si particulière stigmatise rapidement un disque. Uri Caine fait partie de ceux qui savent en jouer en l’intégrant dans un concept musical sans le voiler d’un jazz électrique dépassé. On en a la preuve avec « Seventeen » : Juste et précis, il accompagne et soutient parfaitement Douglas et Chris Potter.

On retrouve sur ce disque le Dave Douglas avant-gardiste et leader d’une gérération de musiciens new-yorkais extraordinaires.