Chronique

Dave Douglas with The Westerlies & Anwar Marshall

Little Giant Still Life

Dave Douglas (tp), Anwar Marshall (dm), The Westerlies : Riley Mulherkar (tp), Zubin Hensler (tp), Willem de Koch (tb), Andy Clausen (tb)

Label / Distribution : Greenleaf Music

On connait l’amour de Dave Douglas pour les cuivres et les fanfares, depuis notamment son Brass Ecstasy en hommage au Brass Fantasy de Lester Bowie.
Ici, l’esprit fanfare rôde toujours mais cet album enregistré avec le quartet Westerlies (2 trompettes, 2 trombones) et le batteur Anwar Marshall fait la part belle au travail de compositions et d’arrangements du trompettiste américain. Tout se joue dans la subtilité de l’écriture, dans les associations de timbres (« Arcade », « Men And Machine »), les lignes croisées, le jeu de questions-réponses et le contrepoint. Ce sextet offre de très nombreuses possibilités à Douglas qui multiplie les axes de travail et livre une version contemporaine de ce que peut être un ensemble de cuivres dans le monde du jazz aujourd’hui. Comme il se doit, Little Giant Still Life n’est pas exempt de morceaux enlevés où les cuivres donnent leur pleine puissance (« Champion ») mais la musique ne se départit jamais d’une grande richesse, la batterie venant ancrer ce travail dans une tradition jazz tout en équilibrant parfaitement l’ensemble, ce qui est pour beaucoup dans la réussite de cet album. Dave Douglas a puisé son inspiration dans le travail du peintre américain du début du vingtième siècle Stuart Davis. Il est toujours compliqué de lier une œuvre picturale à une œuvre musicale. Entre la musique de Douglas et la peinture de Davis, on pourrait situer ce lien au niveau des nombreuses couleurs orchestrales / picturales des deux artistes, d’une certaine chaleur et d’une même densité dans le propos.