Chronique

David Fackeure

Jazz on Biguine vol. 2

David Fackeure (p), Xavier Richardeau (saxes), Silvio Marie (b), David Gore (dm), Jenny Alpha (voc), Thomas Dutronc (g)

Label / Distribution : Frémeaux & Associés

Cinq années après un premier volume remarqué, David Fackeure propose ici le second opus de son Jazz on Biguine, dans une formation étoffée par la présence de Xavier Richardeau aux saxophones baryton et alto. Avec la même approche : mêler intimement le balancement de la biguine à l’harmonie et au swing du jazz.

Le baryton - instrument inédit en biguine - apporte une sonorité nouvelle au travail du groupe, et cette modernité est encore renforcée par quelques compositions de Fackeure ou Richardeau qui se hasardent en dehors des sentiers que le titre de l’album semble baliser. Outre de vieux standards antillais, on entendra en effet une mazurka, une bossa-nova et une quasi-salsa au sein desquelles l’entente des musiciens fait merveille.

Les morceaux sont irrésistiblement entraînants, soutenus par un solide socle rythmique : David Gore à la batterie, présent dans le groupe depuis sa création, et le bassiste guadeloupéen Silvio Marie. David Fackeure parvient à trouver l’équilibre idéal entre le couple basse/batterie qui insuffle l’essentiel de la pulsation chaloupée de la biguine, et le couple piano/saxophone qui, s’il a intégré l’âme de la musique antillaise, tire le tout vers le jazz.

Un bel exemple de métissage, où l’on ne sera pas surpris de retrouver, en invité sur un morceau, à la guitare, Thomas Dutronc - sorte d’alter ego de David Fackeure dans le domaine du jazz manouche : un musicien pris de passion pour une musique qui lui était initialement étrangère.