Chronique

Diana Krall

Live in Paris

Diana Krall (p, voc), Anthony Wilson (g), John Clayton (b), Jeff Hamilton (d), Paulinho Da Costa (perc), Alan Broadbent (music director, conductor), John Pisano (acg), Orchestre Symphonique Européen

Label / Distribution : Verve / Universal

C’est le moment où jamais de vous réconcilier avec Diana Krall. Vous vous êtes fait arnaquer par le grotesque avant-dernier album The Look of Love (qui aurait peut-être plus judicieusement été intitulé The Look of Laugh) ? De dépit, vous avez rageusement balancé la galette maudite sous votre fauteuil favori ? Vous avez difficilement émergé d’écoutes répétées, encore plus sonné qu’un lendemain de mauvaise cuite ? Vous avez cassé la boîte et vous utilisez le disque comme sous-bock réservé aux bières américaines les plus insipides ? Le remède existe : c’est le nouvel album Live in Paris enregistré en novembre 2001 à l’Olympia.

A l’image du livret, édulcoré des photos à la sous-David Hamilton qui se multipliaient dangereusement au fil des albums précédents, Diana Krall revient vers la simplicité de ses meilleurs enregistrements, en petite formation dans la plupart des morceaux (quartette piano-basse-guitare-batterie). Certains morceaux, peu nombreux, restent plombés par des arrangements de cordes désastreux (I’ve Got You Under My Skin notamment) mais sont à deux doigts d’être sauvés par l’imprévu et les improvisations inhérentes à l’enregistrement en public. L’ensemble reste néanmoins de qualité. On espére que ces fautes de goût sont les derniers symptômes d’une maladie en cours de guérison, car la sensibilité d’une ballade interprétée par le seul quartette (Maybe You’ll Be There) démontre le superflu et la vacuité de ces arrangements de cordes sirupeux.

La voix puissante et grave de Diana Krall fait mouche, et c’est lors des morceaux swing particulièrement bien maîtrisés (en particulier le morceau d’ouverture I Love Being Here With You ou encore Devil May Care) que le quartette donne la pleine mesure de son talent. Une formation homogène, au sein de laquelle la chanteuse ne se met pas en avant. On est bien en présence d’un groupe davantage que d’une chanteuse accompagnée de sidemen, et c’est tant mieux.