Chronique

Duke Ellington & His Orchestra

The Conny Plank Session

Duke Ellington Orchestra, 1970, avec Duke Ellington (p), Wild Bill Davis (org), Paul Gonsalves (ts)

Label / Distribution : Grönland

Les inédits de Duke Ellington sont rares. Encore qu’il soit nécessaire de préciser. Pour le commun des mortels ellingtonniens, une session de Duke sortie de derrière les branchages est une aubaine. Pour les fous furieux, c’est seulement la mise sur le marché d’un document qu’ils connaissent de longue date. C’est ainsi que lors de la diffusion de « Tout Duke », Claude Carrière a fait partager nombre de pièces « rares » qui sont devenues communes dans les années qui ont suivi.

En voici donc deux, qui en font six puisqu’en 1970, la date étant un peu incertaine mais non l’année, Duke a enregistré trois versions de chaque morceau, le premier totalement inédit (« Alerado »), et le second connu par une version un peu ultérieure (« Afrique »). Ces sessions semblent bien provenir des studios de Conny Plank à Cologne. Lequel Conny s’est fait connaître ensuite comme « producteur » de groupes comme Kraftwerk, Eurythmics ou encore Ultravox.

Et alors ? Et bien « Alerado », pris sur trois tempos différents, n’est pas un chef-d’œuvre absolu, même si c’est un thème accrocheur. Wild Bill Davis, qui jouait alors avec l’orchestre, prend un solo assez peu engageant, reproduit en chaque prise. « Afrique » est incontestablement une pièce plus riche, avec encore un solo assez pénible de Davis, mais une belle conclusion de Paul Gonsalves au ténor. Cette session est d’ailleurs postérieure de peu à la mort de Johnny Hodges, et date bien de l’époque de la magnifique New Orleans Suite. Sur la dernière version d’« Afrique », la vocaliste pourrait bien être Alice Babs. Qu’en pense Claude ?