Chronique

Duo Lalisse-Weirich

Courts Métrages

Sébastien Lalisse (p), Thomas Weirich (g)

Label / Distribution : Inouïe Distribution

C’est un exercice réputé risqué auquel se livrent le pianiste Sébastien Lalisse et le guitariste Thomas Weirich. Ces deux musiciens particulièrement présents sur les scènes provençales, frayant avec l’Atelier des Musiques Improvisées d’Alain Soler ou la Compagnie Nine Spirit de Raphaël Imbert, déjouent avec un profond sens ludique les chausse-trapes qui ne manquent pas dans la rencontre entre leurs deux instruments. Le piano comme la guitare sont en effet des instruments harmoniques, pourvoyeurs d’accords, dont l’assemblage ne va pas de soi.
Doués d’un profond sens de l’écoute empathique, et certainement riches d’une complicité musicale éprouvée, les deux compères oscillent entre fausses évidences bluesy et tentations expérimentales. Le blues déployé ici n’est pas un code contraignant mais un lexique d’émancipation. Les accents de guitare et de piano sont où il faut quand il faut, générant leur lot de surprises sensorielles. Jonglant entre la facétie d’un Monk et le minimalisme d’un Steve Reich (entre autres influences revendiquées), ce duo suscite des émotions oniriques d’une grande spiritualité.