Chronique

Eartha Kitt

Grazia La Padula & Giancarlo Dimaggio

2 CD + 1 Bande Dessinée (1950 - 1960)

Label / Distribution : BDMusic

Si vous connaissez peu, ou mal, « that bad Eartha », voici une occasion en or. D’une part les dessins de Grazia La Padula, sur un scénario de Giancarlo Dimaggio, brossent de la dame un portrait cursif mais convaincant, et très évocateur. D’autre part la biographie rédigée par Bruno Théol est aussi fouillée que possible dans un espace forcément réduit, et on en apprend beaucoup sur la vie et la carrière de celle qu’Orson Welles désignait comme « la femme la plus excitante du monde ». Et pour accompagner le régal de l’oeil et le plaisir de savoir, il y a les deux CD, qui réunissent le meilleur des chansons enregistrées dans les années 50 - 60.

Découvrir « I Want To Be Evil », ou sa version de « C’est si bon », mais aussi ces rengaines que sont « Avril au Portugal » ou « My Heart Belongs To Daddy », à peine quelques jalons d’un répertoire immense, qui ne s’est achevé que dans les années 90 (elle est décédée en 2008 !), avec au passage un disque étonnant en compagnie de Joachim Kühn, Rolf Kühn, Jerry Bergonzi et Daniel Humair. Mais oui [1] ! Eartha Kitt avait une voix reconnaissable entre mille, une voix très typée, légèrement acide, pointue, et en même temps charmeuse. Un faisceau de contradictions, entre beauté et laideur, charme et disgrâce.