Chronique

Edredon Sensible

Montagne Explosion

Mathias Bayle (dm / perc), Tristan Charles-Alfred (bs), Jean Lacarrière (ts), Antoine Perdriolle (dm / perc) + Noëllie Nioulou, Lola Calvet, Marthe Tourret, Lisà Langlois (voc)

Label / Distribution : Les Productions du Vendredi

Deux sax et deux batteries.
En théorie, l’effectif de l’ensemble peut paraître aride mais on peut compter sur le mixage, combiné à la fougue et à la générosité des quatre Toulousains, pour remplir l’espace sonore. Le propos n’étant que très peu harmonique, on ne ressent aucun manque. L’ambition est plutôt de pousser le rythme et la pulsation dans leurs derniers retranchements, de zoomer sur de courtes cellules, de les décortiquer, de les épuiser avec l’objectif très physique de déclencher la danse et la transe.

Si l’Édredon Sensible est un laboratoire d’expérimentation rythmique, il ne tombe pas dans le travers de l’intellectualisme ou du math-jazz. La mini-fanfare de rue revendique d’ailleurs son coté potache dans les titres de ses morceaux et ses saillies vocales.
Le disque Montagne Explosion est un périple.

Dans la première partie, sur les trois premiers titres, le quartet part en voyage d’étude dans l’hémisphère sud - Madagascar, Afrique du Sud, Brésil – d’où il nous ramène quelques claves en souvenir.
Sur le chemin du retour, il fait une pause en Occitanie pour s’adjoindre quatre chanteuses (dont Noëllie Nioulou entendue par ailleurs dans les groupes Aronde et Les Poufs à Cordes) dans un très beau morceau calme et méditatif : « Quand lou pastour bai amouda ».
Fin des vacances, retour à Toulouse pour les quatre derniers morceaux, Édredon Sensible sur le métier remet son ouvrage. Le rythme, encore et toujours. Avec de-ci de-là quelques hurlements free de sax pour attiser le feu sacré.
Montagne Explosion est un disque frais et énergique qui résonne comme une promesse de lives généreux et explosifs.