Chronique

Garrison Fewell Quintet

City of Dreams

Garrison Fewell (g), Tino Tracanna (s & t sax), Geoge Cables (p.), Steve Laspina (ctb), Jeff Williams (dms)

Label / Distribution : Splasc(H) records

Il faut croire que ces derniers temps, le label italien Splasc(h) affectionne particulièrement la promotion de rencontres italo-américaines (pour mémoire, le magnifique Ellessi dont nous parlions il y a quelques semaines avec U. Pétrin/G. Maier/R. Dani et Tim Berne en invité).

Cette fois, les proportions d’autochtones s’inversent pour donner au saxophoniste Tino Tracanna le luxe d’un quartet new-yorkais de grande qualité. Après quatre albums en leader, il s’agit ici du premier enregistrement de Garrison Fewell - enseignant au Berklee College of Music - sur un label européen. Compositeur classique et cultivé, Fewell signe donc cinq compositions bien faites, allant du blues à la bossa en passant par quelques mélodies poignantes ou un peu facilement ensoleillées de référence orientales, le reste des titres se partageant entre des reprises de Mal Waldron (« Soul Eyes »), Tina Brooks et Coltrane (« Naima »).

Fort d’un son de guitare rond et mat, très typé, Fewell se coule avec aisance dans des chorus net et chantants, toujours justes bien qu’un peu sages. C’est joli et sans doute respectable, mais on reste au final déçu par l’atmosphère un peu vieillotte : tout ce qu’on entendra aurait pu être écrit par un musicien des années cinquante un peu sourd aux avant-gardes montantes.