Chronique

Grand Ensemble Koa

Beat

Alfred Vilayleck (b), Matthieu Chédeville (ss), Armel Courrée (as), Jérôme Dufour (ts), Pascal Bouvier (tb), Samuel Mastorakis (vibraphone), Daniel Moreau (fender rhodes), Julien Grégoire (d), Caroline Sentis (voc), Serge Lazarévitch (g)

Label / Distribution : Neuklang / Harmonia Mundi

Après avoir consacré un album à la non-violence, le Grand Ensemble Koa explore la Beat Generation avec un disque au titre significatif. Car si le terme « beat » est utilisé en musique pour désigner la pulsation, première cellule rythmique, il est aussi constitutif de la littérature associée à l’anticonformisme, avec tout l’imaginaire, libre et psychédélique, qui accompagne l’écriture de Kerouac et consorts. Reste que la pulsation est bien là, omniprésente et structurante, sous la basse électrique d’Alfred Vilayleck, leader de la formation montpelliéraine et compositeur de la totalité des morceaux. Aux avant-postes, on trouve le trombone de Pascal Bouvier qui prend le premier chorus, les saxophones de Matthieu Chédeville, Armel Courrée et Jérôme Dufour ainsi que la voix de Caroline Sentis. Car Beat est inséparable du texte qui fait corps avec la musique. Il n’est en effet pas sans incidence sur le projet de chanter ou déclamer les drogues, les esprits brûlés, la folie, la provocation, l’anti-guerre. On notera au passage que les textes utilisés sont tous issus d’Allen Ginsberg, William S. Burroughs et Jack Kerouac, les trois auteurs majeurs de la Beat Generation.

Et puis – et ce n’est pas la moindre des choses – la configuration « grand ensemble » donne beaucoup de volume à la musique et – de l’orchestre en section à quelques passages plus intimes – ouvre un panel particulièrement riche. Libre et incisive, la musique du Koa nous donne l’occasion de nous laisser aller à de douces et pénétrantes hallucinations.