Guillaume Nouaux Trio
Drumset In The Sunset
Guy Bonne (cl), Jacques Schneck (p), Guillaume Nouaux (dr)
Label / Distribution : Jazzophile/Jazztrade
Un trio qui annonce la couleur (« New Orleans ») et se place sous la bannière, par exemple d’Omer Simeon (cl), dont les faces de 1954 avec Zutty Singleton et Sammy Price sont dans toutes les mémoires (…) S’il fallait rafraîchir lesdites, je signale qu’on peut trouver ça encore aujourd’hui sur disque vinyle - « Guilde du Jazz », ou « Jazztone » (USA) -, pour un prix modeste ; et puis pour se faire une idée il y a ce lien.
Bon, vous voilà rafraîchis. Ça tombe bien, ce disque est une oasis de fraîcheur, de retenue, de musicalité, de bon goût. Guillaume Nouaux m’a toujours fait penser (allez savoir pourquoi !), quand j’ai eu l’occasion de l’entendre en direct (par exemple avec Paul Chéron), à Ari Hoenig… Eh oui ! Une certaine manière de lancer les coups et de les retenir en même temps, une façon horizontale de frapper les cymbales, et puis cette belle obstination qui consiste à faire de la batterie un instrument mélodique, propre à jouer des thèmes, voire à improviser ! Une autre façon d’être soliste sans faire de solo de batterie ! Un esthète ! Un modeste, qui sait très bien en même temps la qualité de ce qu’il fait, et qui n’a pas besoin de jouer fort pour se faire entendre, mieux, pour qu’on l’écoute !!! A l’opposé de ce que sont amenés à faire nombre de musiciens « trad », contraints le plus souvent par des conditions d’exercice du métier infernales (jouer en plein air, pour des gens qui n’écoutent rien mais qui aiment follement ça, cette musique si joyeuse, j’en passe…) à projeter très en avant ce qui supporterait tout à fait la quasi-intimité.
Comme Guy Bonne (beau son, ouvert, sans trop de vibrato) et Jacques Schneck (précis, sans aucune recherche de l’effet) sont au diapason de cette dentelle, qui ne s’empêche pas de battre au vent comme une porte (« gate ») – ce qui se nomme aussi le swing – on prend un plaisir certain à cette musique. Voilà. C’est dit.