Chronique

Iscle Datzira

Turu

Iscle Datzira (s)

C’est un album carrément improbable. Iscle Datzira a enregistré Turu au pied levé. Une séparation, quelques nuits passées dans une cabine d’enregistrement, un micro d’occasion acheté dans un boui-boui barcelonais, coincé tant bien que mal dans les orifices d’un pupitre qui fit alors office de pied de micro, une carte son dédiée originellement à un autre projet et vas-y que tout roule. Comptez en outre le label Temps Records qui se jette dans l’aventure tout comme Ramon Moscardó, peintre rencontré à Cadaqués qui offre alors à Iscle Datzira le dessin de couverture.

Improbable donc, tout comme le format. D’abord parce qu’il s’agit de plusieurs pistes juxtaposées d’un sax solo, ensuite parce que si l’album contient neuf morceaux, il dure douze minutes en tout et pour tout. Douze minutes durant lesquelles le saxophoniste triture le son pour le mettre dans tous ses états. Le jazz se prête volontiers à l’exercice.

par Gilles Gaujarengues // Publié le 14 juin 2020
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