Entretien

Jozef Dumoulin

Cet entretien s’insère dans notre article de fond intitulé « Le jazz et l’électronique »

  • J’ai lu dans une de vos récentes interviews que vous ne vous préoccupiez pas de savoir, quand vous jouez, de quel style il s’agit. C’est la question des étiquettes à coller sur la musique. Un lieu commun veut qu’elles soient inutiles et cependant, est-ce inutile de réfléchir sur ce qu’on est train de faire ?

Exact. Toutefois, je n’ai pas dit qu’il n’était pas important de réfléchir à ce qu’on fait, au contraire, mais pas dans le but de rester anxieusement dans les limites de l’idée qu’on s’est faite d’un certain style. Personnellement, j’ai été très touché par une phrase de John Cage où il dit que tout ce qu’il veut c’est « to wake up to this very life I’m leading » (« m’éveiller à ma vie telle qu’elle est »). Il était vraiment chaleureux et simple ce mec, et on le croit quand il dit ça – en tout cas, moi je le crois. L’attention devrait être à ce niveau-là.

  • Plus précisément, je pensais au large usage de l’électronique que fait votre groupe, Lidlboj. On entend tout et n’importe quoi à propos de l’électronique (« ça fait vendre, ce sont des gadgets quand on n’a pas d’imagination, la seule électronique valable c’est celle qui permet d’improviser sur scène », etc). Comment vous situez-vous par rapport à ça ? L’électronique, c’est simplement un nouvel instrument, ou c’est un nouveau genre ?

D’abord je crois que ce qu’on désigne par électronique n’est pas clair du tout. Tout le monde semble en avoir sa propre idée et c’est donc un terme utilisé pour désigner beaucoup de choses différentes, ce qui ne clarifie ni la discussion, ni les étiquettes. Mais si on appelle musique électronique une musique où il y a du son synthétique, alors, rien de plus facile que la musique électronique, surtout pour un pianiste. Il suffit de relier un clavier à un ordinateur pour jouer quantité de sons qu’on peut enregistrer et superposer. Et je ne me suis pas vraiment posé d’autres questions. Mais il est vrai que le débat revient souvent : la musique électronique est-elle du « bluff » ?

Je répondrai que la musique va d’un point A à un point B, selon un certain sens. Suivre ce parcours, donner du sens à la musique, n’est pas devenu plus facile avec l’électronique. Certaines choses sont devenus plus accessibles, peut-être, et c’est un des avantages de l’époque technologique que nous vivons. Mais ce n’est pas facile de définir ce que serait une musique électronique. La plupart des gens diront qu’une musique est électronique quand on n’y reconnaît pas de sons provenant d’instruments acoustiques. Mais je ne me suis jamais vraiment posé cette question.

  • Est-ce que dire que l’électronique libère le musicien des difficultés propres à l’exécution, lui permettant ainsi de se concentrer davantage sur la création, a un sens ?

Ça suppose que l’électronique implique un matériau préparé, qu’il ne reste qu’à déclencher. Dans les cas extrêmes, tout est programmé et il n’y a plus aucune interaction avec l’être humain. Dans ces cas-là, ce que vous dites est sans doute vrai. Mais dès qu’il y a un certain degré de live, c’est à dire une personne qui joue sur des machines, des instruments, ou des combinaisons des deux, la notion d’exécution revient ; là, on parle donc de technique, et ça c’est intéressant : pour beaucoup de gens, la technique ça veut dire « faire des gammes ». Je ne dévalorise pas cet aspect important de la pratique musicale. Mais il me semble qu’il faut élargir la notion de technique. Quand je suis au Fender Rhodes, il est important que j’aie travaillé mes gammes, mais le son que je produis dépend aussi de ma technique dans l’utilisation des effets électroniques. Parfois j’aime bien dire que je n’ai que des boutons : des boutons sur les machines et des boutons qui sont les touches de l’instrument – le Rhodes. Donc, il ne faut pas dissocier les deux : c’est un processus joint. Il y a un clavier et des boutons, mais je ne fais pas du piano d’un côté et de l’électronique de l’autre, j’ai une idée de ce que je veux obtenir et je l’obtiens simultanément avec les deux parties de l’instrument.

  • C’est le résultat qui compte ?

Oui, et ce résultat on en a une idée très précise avant de commencer à jouer. La technique, c’est ce qui sert à transformer une idée en résultat.

  • Mais dans une récente interview, vous preniez tout le monde à contrepied en évoquant votre grand intérêt pour Art Tatum, qui est un virtuose, le Liszt ou le Paganini de notre époque, et qui ne s’est exprimé qu’en acoustique et essentiellement en solo !

On est toujours aveuglé, et en particulier dans le jazz, par ces questions de technique. C’est sans doute l’héritage du classique et sa surestimation de la technique. Art Tatum me touche, je trouve qu’il faisait une musique sensible et émouvante, et ça dépasse largement sa technique, même si elle est monstrueuse. Et la même chose vaut pour la perception des grands virtuoses classiques : les gens réduisent la beauté qu’ils leur trouvent à une technique impressionnante ! Sans doute parce que le reste, l’invisible, la poésie, nous échappe, même si on le ressent très fort ; et c’est quand même cet invisible, cette « âme » qui fait la différence. Toute seule, la technique est plutôt impuissante. En ce sens on peut dire qu’il n’y a pas de différence entre l’exploit consistant à boire cinq cent pintes de bière sans tomber, la performance consistant à jouer très vite (rires).

  • Oui mais à partir d’un certain point, n’est-ce pas la technique qui conduit à l’art ? Par exemple, étendre sa palette de nuances du plus infime pianissimo au plus tonitruant fortissimo (sans être dur), c’est faire preuve d’une grande technique et ça donne plein de couleurs à la palette ?

Loin de moi l’idée de contester de la valeur à la technique. En effet, il en faut énormément pour s’exprimer sur le plan artistique. Mais ce que je veux dire, c’est que très souvent, la difficulté technique permet aux gens de hiérarchiser la musique : si c’est difficile, c’est que c’est bien, justement parce que le côté poétique est difficile à quantifier. C’est le cas du jazz qui, pour beaucoup de gens, tire, comme la musique classique, sa légitimité de sa difficulté d’exécution. Et c’est regrettable de se priver de plaisirs au nom de telles hiérarchies.

  • En fait, quand j’évoquais l’interview où vous parlez d’Art Tatum, ce n’est pas à tout ça que je pensais mais plutôt à Craig Taborn, qui a sorti en 2004 un album hautement électronique, et magnifique, Junk Magic et qui, depuis, se consacre au piano acoustique, y compris en travaillant sa technique avec acharnement. Allez-vous suivre un chemin identique ?

On ne devrait pas trouver ça grave (rires). Personnellement je n’éprouve aucun besoin de rester dans l’électronique. C’est du reste un de mes projets avec Lidlboj : la version acoustique de notre musique, enrichie de tout le vécu du groupe, où je ne jouerai que du piano, Lynn seulement à la voix. Du reste l’utilisation de l’électronique n’est pas aussi importante sur tous les titres de Trees Are Always Right. Sur « 7 » par exemple, il n’y a que le synthé et le Rhodes, la voix de Lynn sans effets, le sax et la batterie. Il n’y a pas toujours superposition de couches de sons enregistrées séparément.

  • Peut-on dire néanmoins que sur ce genre de disque, l’auteur du mixage, en l’occurrence Dré Pallemaerts, fait partie intégrante de l’orchestre ?

Oui, et du reste c’est pour ça que je le lui ai confié (je le connais très bien, je sais qu’il mixe super bien) pour ce disque dont je sentais qu’il allait être « bizarre » dans la mesure où il y a des plages qui ne sont que du MIDI, du synthé, et d’autres qui sont très jazz dans l’esprit, comme « 7 » qui est dans un esprit plus « ECM. »

  • À propos… Ce label a sorti en 2009 deux disques ayant beaucoup recours à l’électronique : Last Night The Moon Came Dropping Its Clothes In The Street de Jon Hassell et Cartography d’Arve Henriksen. Qu’en pensez-vous ?

Je ne les ai pas écoutés, mais on m’en a dit beaucoup de bien. Ça ne m’étonne pas, parce que j’ai beaucoup écouté le Chiaroscuro d’Arve Henriksen. J’ai vu ça en live aussi et ça tient la route, ça joue vraiment. Très électronique, mais j’ai été impressionné aussi de voir que cette formation (Henriksen & Jan Bang) arrive à porter cette musique minimale sur des scènes jazz. Leur attitude - ils assument ce qu’ils font – leur permet de satisfaire les organisateurs et le public alors que leur musique est très décalée par rapport aux lieux où ils se produisent. On parlait tout à l’heure de l’importance des mots, c’est-à-dire de l’importance, pour soi-même, de savoir ce qu’on fait, ce qui permet d’aller plus loin. Henriksen et Bang en sont un bon exemple : ils ont parfaitement compris ce qu’ils font, et c’est pourquoi leur musique paraît si simple et évidente, qu’elle communique si bien.

  • On pourrait aisément coller une étiquette « électronique » sur le disque de Lidlboj. Comment vous situez-vous par rapport à des artistes importants de ce genre comme Aphex Twin, par exemple ?

La musique de Lidlboj est quand même très différente. Ces artistes font de la musique purement électro et ils ont développé tout un langage dans ce style. Nous, nous sommes des musiciens improvisateurs (ou de jazz…) qui utilisent - entre autres - les sons électro, ce qui est quand-même une démarche différente. Les artistes dont vous parlez sont depuis des années des sources d’inspiration pour moi. Pour moi, Aphex Twin, mais aussi Boards Of Canada et Autechre sont les « parrains » du genre, bien que ces artistes ne soient pas beaucoup plus âgés que moi. Mais ce sont les trois vers lesquels je reviens tout le temps car ce sont eux qui, conceptuellement, tiennent le mieux la route, même si j’apprécie également des albums isolés d’autres artistes.

  • On devine que vous avez beaucoup écouté ces « pères fondateurs » ?

Oui, mais pas tous avec la même attention : je suis un grand fan d’Autechre, mais c’est le genre de musique qu’on ne peut pas écouter n’importe quand car autant celle de Boards Of Canada, par exemple, peut se mélanger à une ambiance, autant Autechre impose son ambiance. Ce qui les relie tous, c’est qu’ils ont beaucoup écouté Brian Eno - le « parrain des parrains » ! Et lui ne sortait pas de nulle part non plus, bien sûr. J’ai énormément écouté Apollo, qui m’a appris qu’un disque pouvait être un parcours soigneusement construit. Les cinq premières plages sont des « drones », et les dernières des ballades lentes qui paraîtraient minimalistes si elles étaient écoutées isolément, mais qui trouvent une beauté particulière dans le contraste avec ce qui précède.

  • Puisque vous parlez de Brian Eno, j’ai parfois pensé, en écoutant ce qu’apporte Lynn Cassiers, à la fois à Trees Are Always Right et à 7 Eyes, le dernier disque d’Octurn, sur lequel vous jouez et que vous avez en partie composé, à Susan Vega, qui a justement travaillé avec Brian Eno…

Je suis un grand fan de Susan Vega que j’ai beaucoup écoutée aussi. Mais d’une manière générale, j’utilise tout ce qui me frappe, même le jingle des gares SNCF ! On m’interroge beaucoup sur la musique électronique, parce que ma musique correspond à cette définition, apparemment, et c’est le terrain où je me situe à l’instant présent, en 2010. Mais j’ai tout autant écouté Herbie Hancock et Keith Jarrett, Bach et Chopin, que je continue à travailler à la maison. Et je pense que tous ces musiciens sont aussi présents dans ma musique, même si je n’ai pas enregistré Bach, ni des thèmes de Jarrett. Les musiciens de Lidlboj sont du reste des musiciens qui ne sont pas liés non plus à tel ou tel genre. Eric Thielemans a joué dans des contextes divers, tant avec Ben Sluijs qu’avec Mâäk’s Spirit où nous avons collaboré, travaille beaucoup avec des comédiens et danseurs et fait des installations. Quant à Lynn Cassiers, comme Bo Van Der Werf, elle cherche sa propre voix. Bo est indiscutablement parvenu à être un artiste singulier, reconnaissable, et si j’ai réuni ces musiciens c’est parce que justement, ils recherchent cette singularité, sans tenir compte des étiquettes et des influences. Lynn, comme Susan Vega, apporte une voix superbe qui vous parle, un côté direct et c’est ça aussi la musique.

  • Je voudrais vous faire écouter deux morceaux, et recueillir vos impressions. [Je lui fais écouter « Aurora » le premier titre du disque de Jon Hassell Last Night The Moon Came Dropping Its Clothes In The Street (ECM, 2009), puis « Mu-Turn », extrait du Where Is Pannonica d’Andy Milne et Benoît Delbecq (Songlines, 2009). Sur ce titre, Delbecq utilise l’électronique de façon très discrète. Jozef Dumoulin apprécie beaucoup « Aurora », avec notamment la superposition « illogique » d’une voix en mineur et d’une musique en majeur, qui crée une sorte de tension très prenante, avec de très belles textures. Informé du procédé employé par Delbecq, il aime bien la notion d’utilisation « discrète ».

En fait, ce qui me fait rire c’est que beaucoup de disques dits « acoustiques » font énormément appel à l’informatique, aux overdubs et autres procédés de montage. Les enregistrements de classique sont parfois encore plus « bidouillés ». On peut très bien avoir cinq minutes de piano solo qui sont constituées de centaines de bouts de prises différentes ! (rires). Ça devrait nous calmer par rapport à tous ces débats où on entend dire du mal de la musique électronique ; l’ordinateur intervient bien davantage dans certains enregistrements où on ne l’entend pas que dans d’autres où on l’entend.

  • En ce qui concerne le disque de Lidlboj, entend-on sur scène ce qu’on a pu entendre sur disque ? Jouez-vous des parties improvisées qui vous permettent de ne jamais reproduire le même concert ?

Il y a des morceaux comme « Happy Song » ou « Test #3 » qu’on ne joue jamais en live. « 13 seconds » n’a pas non plus été conçu pour ça. J’aime bien que les disques ne représentent qu’à moitié ce que peut donner le concert. Sur d’autres morceaux, comme les « Eihwaz », il y a des improvisations, mais j’ai rajouté en studio des sons ici et là.

Pour la première fois, avec ce disque, en créant de la musique, j’ai pensé à la communication avec le public. J’ai pensé à ce que la musique pourrait signifier pour lui et c’est en y pensant que j’ai fait ce travail de studio. Ce qui est étrange c’est que, sur scène, où je pourrais a priori communiquer le plus avec le public, je suis souvent concentré sur ma musique en essayant de lui donner le plus de sens pour moi et les autres musiciens, alors que là, à la maison, devant mon ordinateur, j’étais pleinement conscient de la communication avec le public. Mais depuis le disque, j’ai rajouté d’autres morceaux au répertoire, pour la scène. Cela dit, « I Sat Down » ou « 7 » sont, à la scène, très proches du disque parce qu’ils ont été joués en studio dans des conditions et une instrumentation proche du live, même si parfois, en concert, ils peuvent prendre un autre chemin.

  • On vous souhaite sur scène, un succès à la hauteur de celui du disque, car on peut dire qu’il a été bien reçu, que c’est un succès ?

Pour moi oui, parce que c’est un disque que je peux écouter moi-même et je suis assez difficile (rires). Nicolas Thys, le bassiste belge qui a sorti un album, Virgo (avec Chris Cheek), sur le label Pirouet, me confiait que pour lui son disque était la plus belle musique au monde, et que ce sentiment-là était précieux ! Sur le coup, cette affirmation m’a surpris, mais en fait, il assume son disque, et au fond c’est normal qu’on fasse la musique avec laquelle on est le plus en phase, c’est même le but ! C’est aussi pour ça que j’adore traîner chez les disquaires, notamment ceux qui ont un choix énorme, car c’est là, avec toutes les possibilités d’écoute, que je prends conscience clairement de la musique avec laquelle je suis en phase, que j’ai envie d’écouter.

  • Et là, en ce moment, qu’auriez-vous envie d’écouter ?

Bonne question. Et pour une fois, pas facile de répondre ! J’ai devant moi quelques semaines avec peu de concerts. Alors j’ai installé à la maison le Rhodes et les effets, chose qu’en temps normal je ne fais jamais car c’est encombrant et ça prend du temps. J’en profite pour jouer pour la première fois la musique de Lidlboj chez moi : ordinairement, je n’y joue que du piano. Ça me donne justement l’occasion de réfléchir à la musique de Lidlboj, à ce groupe, où je veux aller… Alors je « jamme » tout seul à la maison et je remplis des carnets de notes. Pour l’instant je n’ai pas encore beaucoup de résultats concrets, mais j’apprends beaucoup.

J’ai toujours écouté de la musique du matin au soir, mais avec le mixage et l’editing des deux disques, celui de Lidlboj et celui d’Octurn, et tout le travail de choix des prises, j’en ai écouté tellement pendant des semaines que pour une fois, j’ai arrêté quelque temps. Mon état d’esprit actuel est de chercher la musique que j’ai vraiment envie d’écouter, qui serait aussi une source d’inspiration pour mon propre travail, et ça n’a rien d’évident. J’ai ainsi écouté récemment Junk Magic de Craig Taborn et, dans ce genre de jazz électronique, c’est vraiment un grand disque, mais ce n’est pas ce que je recherche actuellement. Je viens de prendre Facing You, le premier disque en solo de Keith Jarrett, à la médiathèque que je fréquente. J’adore Jarrett. J’ai aussi des réserves, mais quelques plages de ce solo m’ont fait beaucoup d’effet, beaucoup plus qu’à l’époque où je l’ai découvert.
Alors voilà, j’avance comme ça : je fais mes exercices, je jamme, j’écoute de la musique, je prends des notes. Tout ça me permet de recharger mes batteries après une période de très forte activité. Et puis je travaille en vue de prochaines échéances : dans quelques semaines, je vais remplacer Benoît Delbecq pour quelques concerts de Kartet et c’est du travail. Je suis content de cette phase de transition, car elle me permet de m’entretenir : je travaille mon instrument, je fais des transcriptions, je relève des solos, toutes choses que je n’avais plus le temps de faire. Et puis j’ai acheté un nouveau synthé, qu’il me faut découvrir. Tout ça commence à faire germer des idées sur ma future musique. J’ai confiance, je sens que ça va sortir et j’envisage tout ça sereinement car je ne ressens pas de grande urgence pour l’instant. Mais je fais partie des gens qui ont besoin de ressentir la pression des échéances pour se mettre réellement à produire (rires). Si je n’ai pas d’obligations, je peux rester longtemps en phase de recherche ! Et le disque de Lidlboj, je l’ai fait un peu pour ça, justement : pour avancer, comprendre où j’en étais, déterminer un nouveau point de départ.

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