Chronique

Ketil Bjørnstad

Images/Shimmering

Ketil Bjørnstad (p)

Label / Distribution : Grappa / Distribution Outhere

Figure importante du label ECM qui n’en manque pourtant pas, Ketil Bjørnstad n’est pas seulement un pianiste inspiré jouant aussi bien sur l’éther que le marbre : c’est également un poète et un romancier qui, en vacances de son label habituel, nous a livré un coffret de deux disques, issus d’une belle histoire, et riches en fulgurances.

Shimmering et Images, réunis ici, ont été enregistrés à deux ans d’écart dans deux studios norvégiens sur le même piano à queue, un C. Bechstein. Le premier en 2012 devant une audience d’une petite quarantaine de personnes. Le deuxième sans public en 2014, comme en mémoire du studio précédent fermé entre-temps.

Venu du classique, Ketil Bjørnstad a délaissé la partition pour l’improvisation, mais les thèmes qui sortent sous ses doigts doivent beaucoup à ses premières amours qui les teintent d’un caractère d’éternité. Ce qui n’exclut pas la la légèreté, parfois, telle qu’on l’entend sur Shimmering. Disque, scintillant, printanier, assez vif mais d’une rythmique presque sèche. Une gaieté comme sous tension.

Images, quant à lui, joue plus nettement la carte de la gravité dans un impressionnisme fait de ritournelles minérales le plus souvent mélancoliques et aux résonances profondes. L’exécution, entre douceur et puissance, laisse le piano sonner davantage et met en valeur ses vibrations propres.
Un disque de fin d’automne, prélude aux humeurs très méditatives dans lesquelles l’hiver le plonge, dit-il.