Scènes

Le jazz est de retour rue Saint-Benoît

Du décor jazzy du Saint-Germain des Prés d’après-guerre, il ne reste pas grand-chose, pour ne pas dire rien. C’est au milieu de ce no man’s land qu’un bar d’hôtel tente de renouer avec une tradition jazz en programmant des concerts…


Du décor jazzy du Saint-Germain des Prés d’après-guerre, il ne reste pas grand-chose, pour ne pas dire rien. Exit le Tabou rue Dauphine, mort secrètement il y a quelques années. Exit surtout la rue Saint-Benoît, qui fut un temps la grande sentine musicale du village. Si le Flore et La Hune demeurent en sentinelles à l’entrée du boulevard, la rue est surtout désormais occupée par des restaurants standardisés d’où seul émerge, toujours et encore, le Petit-Saint-Benoît, vieille cantine sympathique et hors d’âge.

C’est au milieu de ce no man’s land qu’un bar d’hôtel tente de renouer avec une tradition jazz en programmant des concerts. Certes, ça n’est qu’une fois par mois, mais c’est mieux que rien. Dans un décor luxueux façon minimaliste et discret, le Bel-Ami Hôtel s’est mis en tête d’ouvrir au jazz son B.A. bar, de 19h30 à 22h30, au rez-de-chaussée. La place étant réduite, mieux vaut se présenter tôt, et ne pas s’attendre à voir des grosses machines. Début septembre, ce fut le Julien Brunetaud trio. Début octobre, Mélanie Dahan escortée de Pierre De Bethmann (p) et Marc-Michel Le Bevillon (cb). Le 3 décembre, ce sera le tour d’Eleina Williams. Une occasion rare de se trouver à quelques centimètres de celle qui accumule les superlatifs mais qu’on a relativement peu vue de ce côté-ci des Alpes.

A retenir enfin que le bar en question fait aussi piano-bar trois soirs par semaine (jeudi, vendredi, samedi de 19 à 23 heures). Jusqu’à fin novembre, c’est Julien Brunetaud qui s’y colle, remplacé le 21 novembre par Philippe Milanta. Manuel Rocheman leur succédera en décembre (4-5, 10-11 et 12 et les 17-18 et 19).