Rhino Jazz Festival 2006
Le Rhino Jazz Festival 2006, 28è du nom
I
Mardi 3 octobre : 28è Rhino Jazz Festival
Soirée de lancement multiforme à Rive-de-Gier :
En guise d’accueil : « En attendant le Bus Rouge ». Collectif de musiciens. Musique de chambre pour la rue mais aussi authentique fanfare en peau de bête…
Pour suivre, Lionel Martin en un sax perché tenait en son bec un arbre. A moins que ce ne soit l’inverse. 20 heures sonnantes, Lionel Martin s’installera confortablement nous dit-on dans un arbre qui sera, pour une semaine, son lieu de vie et de travail. Le rejoindra Nico Tico, vidéaste. Ces nouveaux barons perchés ne devraient quitter leur tanière que le dimanche 8 octobre, à 11 H 32. Pour les joindre : martinrhino@free.fr.
21 heures : Orchestre Energique à Usage Fréquent (ŒUF)
Un big band qui regroupe des talents divers de Rhône Alpes. D’où un répertoire baladeur de Ellington à des musiques plus actuelles : lancé par Baldy - Moulinier et Christophe Métra, l’orchestre comprend David Bressat (p), quatre trompettes, trois trombones, cinq sax, et la rythmique ad hoc. (Salle Jean Dasté).
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Le Rhino Jazz Festival, 28è du nom (jusqu’au 21 octobre) : lancé !
Le Rhino Jazz Festival, 28è du nom, a démarré comme promis mardi soir… par la montée-disparition dans un gigantesque cyprès jouxtant la principale salle de concert, de Lionel Martin ! Il était 20h précises lorsque ce saxophoniste aventureux s’est perdu dans les branchages où il restera jusqu’à dimanche, 11h32. Entre-temps, l’homme aura multiplié les performances, notamment en compagnie de Nico Tico, vidéaste. Enfin, histoire qu’on en parle, il concluera son voyage dans les étoiles par un concert « de douze secondes ».
Si tout le monde est évidemment convié à la redescente de l’arbre qui soldera une nuit blanche musicale à l’épais programme, le saxo-singe aura surtout donné son rythme à la première semaine du festival marquée certes par les passages de Demi Evans et Ahmad Jamal mais aussi par des créations ou des concerts inédits à ne pas louper.
Samedi par exemple, à une heure et dans un lieu indus (16h30, église Notre-Dame de Rive-de-Gier) interviendra le duo Anja Lechner (violoncelle) / Vassilis Tsabropoulos (piano). Pour l’occasion, ils consacreront ce concert à des pièces écrites par Gurdjieff, réarrangées pour l’occasion. A tout seigneur, on retiendra que Keith Jarret aura été l’un des premiers à soulever au début des années 80, un pan de l’œuvre de ce compositeur dont la renommée en jazz est encore à faire.
Mais ce concert illustre l’un des grands intérêts de ce festival qui irrigue chaque année à la même époque une quarantaine de communes sises entre Lyon et Saint-Etienne tout en profitant des deux clientèles. Le Rhino Jazz n’aime rien tant qu’attirer des quatre coins de la planète des musiques diverses, des groupes encore totalement inconnus, qui interviennent dans des lieux différents (églises, jardins etc.).
Si cette édition semble plus sage que par le passé, plus hospitalière pour une musique pour une part inspirée par du classique, elle comporte néanmoins un lot de nouveautés attendu. Ainsi samedi, une version très libre des Quatre Saisons de Vivaldi par Christophe Monniot, qui a appelé à la rescousse aussi bien Ravel qu’Ellington en passant par Jimi Hendrix ou Anton Webern.
Bien d’autres affiches sont ainsi prévues : Daniel Brothier solo se penche sur trois suites pour violoncelle de Bach. Dominique Brunier et Yann Volsy agiteront leurs nouvelles sonorités et on sera attentif à Aronas (Nouvelle-Zélande), emmené par Aron Ottignon, qui fédère les styles et les opinions.
Certes, le Rhino aura des affiches plus conventionnelles : Ahmad Jamal, Demi Evans, Antoine Hervé, Romane, Craig Adams ; Randy Weston, Cecarrelli-Lagrene-Defrancesco, Mark Turner ou Elisabeth Kontomanou. Enfin, le tout doit se conclure avec un concert de Jamie Cullum, chanteur apprécié même s’il ne saurait faire oublier les quelques grandes voix dont il a eu la sagesse de s’inspirer.
Mais malgré ces facettes familières, le Rhino Jazz n’hésite pas à plutôt faire porter l’attention sur ces affiches inédites, souvent totalement inconnues d’un public qui accourt pourtant les yeux fermés. Et ça fait 28 ans que ça dure.
III
RENCONTRE : JEAN PAUL CHAZALON
POURQUOI IL NE FAUT PAS LOUPER CERTAINS CONCERTS UNIQUES
- JCP : Ça vaut d’être rappelé : comment est né ce festival qui a réussi à se passer de Lyon et de Saint-Etienne en s’installant à mi-chemin ?
JPC : Il est né avant tout d’une vraie amitié que j’avais avec Maurice Merle….
- JCP : Mais ça ne suffit pas …
JPC : C’est vrai, ça ne suffit pas mais il faut déjà ça. Parce que grâce à lui j’ai découvert plein de choses. Puis ce festival est né du pari du maire de Rive-de-Gier de l’époque qui souhaitait voir lancer quelque chose. Il ne savait pas très bien ce qu’il allait avoir mais il m’a fait confiance et c’est parti comme ça. Mais ce n’était pas parti pour 28 ans… C’était parti pour un bail emphytéotique de 99 ans. Donc aujourd’hui on n’a fait qu’un petit tiers du chemin..
- JCP : Et comment justifie-t-on un festival de jazz dans un pays noir en plein mois d’octobre, alors que tous les festivals d’été ont depuis belle lurette plié bagages ?
JPC : Et pourquoi un pays noir ne pourrait pas se mettre au bleu ? C’est là où le maire de l’époque, a été formidable. Il a fait confiance. Il m’a laissé la salle et puis il a donné deux - trois ronds pour le faire. C’est important. Mais à l’époque, le budget était le centième de ce qu’il est aujourd’hui.
- JCP : Qu’est-ce qui a le plus changé dans l’organisation de ce festival : la répartition géographique des concerts ou la programmation ?
JPC : C’est tout qui a changé. On ne pourrait d’ailleurs pas arriver de toutes façons à la 28è édition si on était exactement plaqué sur les mêmes schémas qu’au début. Alors, on était axé sur la musique contemporaine. Et à l’époque, on était très peu à programmer cette musique-là. Donc le public venait de très loin. Certains n’hésitaient pas à faire 500 kilomètres pour venir jusqu’ici. Depuis de plus en plus de lieux se sont créés et se sont mis à présenter les mêmes esthétiques musicales que nous. Ce qui est très bien. Parallèlement, on a commencé à avoir des collaborations avec d’autres villes. Ce faisant, c’est un cahier des charges nouveau qui est arrivé : on ne fait pas dans notre laboratoire la même chose que dans la petite église ou la petite chapelle d’un village. Il a fallu réinventer le festival et ça a été très bien car ça nous a permis d’avoir des paysages musicaux beaucoup plus larges.
- JCP : Oui, car il y a dix ou quinze ans, on n’aurait pas vu ici certaines esthétiques ?
JPC : C’est vrai. Le jazz manouche on ne le voyait pas, alors que c’est une réalité aujourd’hui. Qui plus est, c’est une vraie réalité. Elle colle au désir des jeunes qui s’emparent à leur tour de cette musique. Les Doigts de l’Homme, qu’on programme par exemple cette année, a un vrai public chez les plus jeunes. Et c’est vrai que c’est une musique qu’on ne l’aurait pas vue il y a dix ou quinze ans. Mais en même temps, il y a quinze ou vingt ans, on aurait bien vu les Quatre saisons recrées par Christophe Monniot. A l’époque certes ça n’aurait pas été Monniot parce qu’il était trop jeune. Ca aurait été un autre. Tout ça fait partie de ce qui a fait l’image de marque du festival.
- JCP : Dans cette édition il y a évidemment Ahmad Jamal, Ceccarelli ou Antoine Hervé. Mais où se situent les temps forts plus inattendus ?
JPC : Il faudrait déjà prendre les temps forts par esthétique musicale parce que comment dire qu’Ahmad Jamal c’est mieux que Cosmik Connection ? Ça ne se compare pas. On a une réponse très claire : au milieu de toutes ces esthétiques, on prend ce qui nous semble être parmi les meilleurs. Donc nous n’avons que les meilleurs, la crème. Donc dans les temps forts, bien sûr qu’il y aura des choses qui seront beaucoup plus remarquées ou des choses à ne pas rater. Je vais lancer le bouchon un peu loin : si tu rates un concert d’Ahmad Jamal, tu iras le revoir ailleurs. La création des Quatre Saisons de Christophe Monniot, d’après Vivaldi, il faut venir la voir ici, même si j’espère qu’elle va tourner. Il en est de même pour la création qu’on va faire dans l’église Saint Pierre Le Corbusier, il faut venir la voir parce qu’elle ne sera donnée qu’une seule fois, ici, et parce que tout est basé sur l’acoustique de cette église. Donc ce sera un moment unique.
Ainsi il y a des choses qu’on aura la chance de voir au Rhino Jazz mais qu’on peut voir ailleurs mais d’autres choses qu’on ne verra qu’au Rhino Jazz. Il s’agit parfois de choses très rares, il y a des concerts qu’on peut voir pour la première fois. Exemple : Anja Lechner/ Vassilis Tsabropoulos c’est le premier concert en France, ou André Café Trio, ou Craig Adams. Il y a beaucoup d’inédits, de rencontres, qu’il faut venir découvrir. Mais je ne peux pas dire qu’un concert est mieux qu’un autre. Qu’on me comprenne bien, j’ai vu parfois des interventions dans des crèches où nous faisons un gros travail, tout comme en direction des scolaires. J’ai vu par exemple un concert au violoncelle dans une crèche : immense ! Joué pour de petits bébés ! C’était aussi beau que certains concerts que j’ai en mémoire d’Archie Shepp ou de l’Art Ensemble. La même grande émotion musicale. Donc je ne mets pas d’échelle sur les concerts. Ce qui importe c’est seulement ce qui va se passer à ce moment-là, à chaque fois un geste unique..
- JCP : Il y a des choses qu’on n’attend tout de même plus ?
JPC : Oui, certaines choses qu’on connaît, on est moins dans cette position d’attente. Mais regarde le duo Anja Lechner/Vassilis Tsabropoulos. Ce qu’on connait de ce duo, c’est magnifique mais on ne le connait que sur disque. C’est en effet l’un des rares concerts qu’on n’a pas vus. Donc on l’attend avec beaucoup d’impatience. Il en est ainsi pour les Quatre Saisons.
- JCP : A propos de création, y a-t-il aujourd’hui dans le monde des « creusets » nouveaux ?
JPC : Je crois qu’il faut être partout attentif. C’est ici à Lyon, c’est à Budapest, Tokyo, Philadelphie, New York. En plus je crois qu’en France il y a une nouvelle génération de musiciens qui ont 25 ans, 30 ans, et qui est incroyablement douée. Durant toute l’année, nous demeurons à l’affût. On a des réseaux. On se rend sur place. C’est par connaissance et c’est par curiosité. On cherche. On pousse les portes. Et on découvre.
- JCP : Et as-tu l’impression qu’il y a encore des choses qui t’échappent ?
JPC : Ouh là ! Il doit y en avoir. C’est affreux ce qu’on doit rater. Il doit y en avoir énormément tellement on compte de talents inimaginables. Ça c’est le résultat des écoles de musique, des conservatoires dont le niveau devient très élevé.
- JCP : Parlons enfin des aides apportées à un tel festival. Où en est-on ?
JPC : C’est une bataille acharnée. Mais si je ne dis pas que tout va bien je ne me plains pas. Il y a en effet beaucoup moins bien loti que nous. C’est vrai, depuis trois ou quatre ans, c’est très dur : il faut vraiment aller chercher le pognon, les financements, les partenariats. Actuellement sur le temps passé sur le festival, plus de la moitié de mon temps est consacré au financement. Je ne peux pas noter d’absences de marque dans les participations. Mais on pourrait augmenter les participations.
- JCP : Ça permettrait quoi ? On imagine que, quand on accueille Ahmad Jamal, on casse un peu la tirelire du festival.
JPC : Ah non. Ce n’est au détriment d’aucun autre concert. Pas question ! Non, ça permet d’avoir une action continue beaucoup plus approfondie avec les partenaires le public, les scolaires, tout ce qui est éducation musicale - on a des demandes énormes et on ne peut pas répondre à toutes. Ça nous éviterait parfois de nous raisonner trop tôt en remettant tel ou tel évènement à l’année prochaine. Ça permettrait d’avoir des actions plus soutenues et d’oser des événements.
- JCP : Enfin, la programmation. N’était-elle pas autrefois plus déjantée qu’aujourd’hui ? Et est-ce le fait d’être plus grand public ?
JPC : Non je crois qu’il y a d’abord moins de choses déjantées, moins de musiciens qui proposent ce genre de choses. Il y a 20 ans arrivaient des choses très perturbantes, très osées. Et peut-être qu’aujourd’hui les musiciens ont assagi un certain nombre de démarches. Donc, s’il y en a moins chez nous, c’est qu’il y en a peut-être moins chez eux. Mais regardons ce qui est très neuf : Cosmik Connection, Red Bond, Monsieur Hi. Ces propositions sont chez nous. Mais elles nous paraissent moins déjantées parce qu’on en a vécu de beaucoup plus déjantées par le passé. Ou alors c’est l’habitude. Les frontières sont mieux connues. On est peut-être moins surpris. Bref, on va toujours aussi loin mais on a déjà voyagé.
C’est vrai aussi qu’aujourd’hui, les influences sont plutôt classiques. A mon avis le balancier va repartir. Ce qu’on appelait le free il y a 25 ans et que personne n’a aimé, je le vois revenir à grand galop. J’assiste à des concerts comme tout un chacun devant des publics plutôt jeunes et il suffit qu’il y ait un sax qui prenne un truc un petit peu libre, déjanté comme on disait, pour que le public s’emballe. Je me souviens d’un concert de Jamie Cullum : son batteur se met à jouer par terre sur le parquet de la scène, sur les pieds de micro etc. Et toute la salle trouvait ça « génial ». Mais qui se souvient qu’on le faisait déjà il y a 25 ans ? Donc, on ne peut pas vivre la musique dans une bulle. Tout est décalé. Rappelons nous Peter Brötzmann : pour beaucoup de gens, son saxophone était une horreur, inaudible. Et aujourd’hui lorsque qu’un saxophoniste prend un solo comparable, on trouve ça génial. Ainsi je pense qu’actuellement on est dans un espace un peu plus classique et sage. Même la musique électronique est d’une sagesse absolue. Il en est de même des mix : ils sont souvent sur des morceaux qui sont loin d’être déjantés. Mais on est là dedans pour le moment et puis le balancier va repartir.
CHRISTOPHE MONNIOT AURA MARQUÉ
LES PREMIERS PAS DU 26è RHINO JAZZ FESTIVAL
Comme prévu (et claironné), Lionel Martin, musicien fougueux qui a toujours quelque cbose à jouer, aura passé la première partie du Rhino Jazz en haut de son arbre. Un cyprès dans la force de l’âge au centre de Rive-de-Gier, cœur historique du festival. Grimpé mardi 3 octobre à la force des poignets à 20 heures pile, il en est redescendu comme prévu le dimanche suivant à 11h32 précises, concluant les 24 heures de concerts non-stop qui marquent la fin de la première semaine du festival.
Du coup, le sax qui est à peu près de toutes les expériences musicales, n’aura vu et entendu que de loin Demi Evans et Ahmad Jamal. Mais il aura bien donné comme prévu « le plus court concert de sa carrière » (12 secondes) le samedi soir. Pour ce musicien prolixe, comme pour le Rhino Jazz, ça tenait certes du gag et du clin d’œil. Encore que….
Comme toujours, le Rhino Jazz aime s’aventurer, tenter des coups qui parfois tombent à plat mais qui aussi parfois deviennent de véritables perles. Plus que le duo de Claudia Solal et Benjamin Moussay, celui constitué par Anja Lechner et Vassilis Tsabropoulos (violoncelle et piano) aura ainsi fait mouche. La qualité des compositions de G.L. Gurdjieff y est évidemment pour beaucoup, favorisant les entrelacs séduisants et inattendus de ces deux instruments. Public sous le charme. Concert serein donné dans une église à l’acoustique ingrate. Peu de jazz certes mais un moment musical rare (qu’on retrouve dans le disque déjà diffusé).
Non, la grande et vraie surprise est venue un peu plus tard d’une « création » : les Quatre Saisons revisitées par Christophe Monniot. On pouvait se demander par quel bout ce compositeur d’aujourd’hui allait s’y prendre pour rajouter sa patte et celles de ses alter ego au monument musical de Vivaldi. On n’a pas attendu trop longtemps. Monniot and Co - une dizaine de musiciens - fixent les choses d’entrée. Reprennent à leur compte la vénérable musique qu’ils font littéralement exploser à leur façon. L’écriture est superbe. L’inspiration ne connaît aucun temps mort. Et hormis quelques mesures où les uns ou les autres s’amusent à se glisser dans les pantoufles du Maestro, ces Quatre Saisons version XXIè siècle se transforment en une démonstration imparable de la nécessité de s’atteler aux œuvres les plus achevées.
Dans le rôle du tuba, qui fournit à ce set unique l’assise obligatoire, Michel Massot. Devant, un quatuor de saxophones parfaitement en phase qui ne se désunit que pour mieux se retrouver. Pour pousser le tout, Eric Echampard. Enfin, outre Emil Spanyi aux claviers, qui se charge de faire monter l’ultime tension, l’homme orchestre du projet compositeur et phare du petit groupe, Christophe Monniot.
C’est énergique, jouissif au possible, décapant et surtout, ambitieux d’un bout à l’autre. Au fil des saisons, réapparaissent des harmonies familières, Hendrix… A moins que ce ne soit Clapton. Vivaldi en cuir souple freinant un grand orchestre plein d’entrain. On croit rattraper le peloton. Mais non, c’était un leurre : la bande musicale a déjà embarqué pour ailleurs. La surprise est incessante même - ou surtout - pour les oreilles averties. Le public a suivi. Fin en apothéose mais sans rappel. Comment voulez-vous faire, sinon reprendre depuis le début ?
Après, sous l’arbre, sous le fameux cyprès, les discussions allèrent bon train. Surtout entre musiciens alléchés depuis longtemps par le projet. A quand une trace discographique ? A quand une reprise ou une tournée de ce moment rare ?
À suivre…