Scènes

Les chemins de Jazzèbre

Le festival Jazzèbre se déroulera à Perpignan et alentours, du 28 septembre au 21 octobre 2012. Il promet, en dehors des sentiers battus, quelques belles découvertes.


Avec l’ambition d’offrir des moments inédits d’imaginations inventives, et malgré une économie modeste, Jazzèbre a tracé, en vingt-quatre ans d’existence, les nouveaux chemins d’un festival toujours surprenant et souvent très réussi.

Le festival de jazz de Perpignan, de son nom Jazzèbre, aura bientôt un quart de siècle. C’est en effet sa vingt-quatrième édition qui se déroulera du 28 septembre au 21 octobre 2012, avant de pouvoir, l’année prochaine, souffler ses vingt-cinq bougies.

Jazzèbre est loin des festivals-phares de l’année (de l’été ?) du jazz « made in France ». Ceux-ci ont bien des attraits, bien des atouts en main et tant de qualités qu’il n’est guère possible de les énumérer sans en omettre. Mais il montre que l’on peut faire bien, voire excellent, avec beaucoup moins de moyens, en se donnant d’autres objectifs et un autre « modèle économique ». On voit par là – le passé de Jazzèbre en témoigne, et la programmation 2012 ne faillit en rien à sa réputation de qualité – que l’on peut suivre d’autres chemins que ceux censés conduire au succès et à la réussite à l’exclusion de tous les autres.

Jazzèbre est festif et convivial : comme tous les ans, on s’y promènera en train à travers les vignobles de Rivesaltes et au-delà, on y fera plusieurs pique-niques, on s’y baladera en bus pour déguster du vin à la frontière (abolie par l’Europe, rappelons-le) avec l’Espagne, jusqu’au village de Cerbère (au fameux hôtel du Belvédère).

Jazzèbre est éclectique : outre les concerts et fanfares itinérantes, il y aura des rencontres documentaires, du cinéma, des master classes, une signature de livre et d’autres surprises.

Jazzèbre se « promène » partout : dans les meilleures salles de la ville mais aussi à l’Université, à la Médiathèque, dans les localités des Pyrénées-Orientales mais aussi dans le département voisin de l’Aude. Jazzèbre ira aussi faire un tour au « Clap-Ciné » de Port-Leucate (toujours dans l’Aude), après « Le Castillet », à Perpignan, sur la place de la République, en plein cœur de la ville.

Didier Malherbe et Eric Löhrer joueront au Centre hospitalier psychiatrique de Thuir puis le lendemain au « Lido » de Prades, là où se tiennent depuis des lustres les « Rencontres cinématographiques » qui ont vu passer les plus grands réalisateurs, comédiennes et comédiens du 7è art.

Et surtout, Jazzèbre cherche à surprendre et à inventer, aime les découvertes, aime l’innovation (comme on dirait à Bercy si l’on connaissait Jazzèbre dans les dédales du Ministère).

Jazzèbre aime la création et l’imagination sans restriction. Toutes choses qui sont au cœur du jazz, comme chacun sait.

Cette année on attend donc - pour ne citer qu’une petite part du programme - Marc Ducret et Journal intime mais aussi les acrobates et musiciens du « Miroir, Miroir » qui le précéderont, Joe Lovano avec le quintet de Dave Douglas, sans parler des Amants de Juliette (certains prétendent qu’elle sera présente le 13 octobre à Perpignan même si cela semble douteux !). On attend de même « Les voyageurs de l’espace », le sextet de Jean-Pierre Jullian, le trio de Sylvaine Hélary, Francesco Bearzatti, Paolo Angeli, Takumi Fukushima, la Compagnie Lubat et bien d’autres. Jusqu’à l’Orchestral Funk et Sandra Nkaké ou les Skamanians en point final.