Chronique

MaNiDa

Foreṡìa

Martina Bergonzoni (voc,g), Niccolò Zanella (s), Matteo Padoin (b), Daniele Patton (dm)

Label / Distribution : AMP Music & Records

Le label AMP Music & Records basé à Oslo fait la part belle aux artistes italiens. Alessandro Sgobbio, Mario Marietti, Biagio Coppa, Giovanni Benvenuti, Jacopo Fagioli et Nico Tangherlini ont tous enregistré sur ce label norvégien. C’est au tour du quartet MaNiDa de faire ses preuves avec un album éclectique Foreṡìa. Ce titre provient d’un terme utilisé en zoologie et signifie une relation parasitaire observée chez certains organismes, où l’un s’attache à un autre dans le but de voyager.

Comment situer cette musique qui oscille avec des arrangements raffinés faits sur mesure pour la voix de Martina Bergonzoni, connue pour ses collaborations avec l’Amsterdam Music Project ? Ce sont surtout l’embellissement et l’imagination apportée par le saxophoniste qui vont définir la ligne directrice de l’album. Cette particularité laisse libre cours à la chanteuse, également guitariste, influencée tout autant par les Beatles que par la musique brésilienne d’Antônio Carlos Jobim.

Martina Bergonzoni se livre à un jeu de questions réponses avec le saxophone de Niccolò Zanella dans « Home », composition qui vise un format pop. « Roses » avec son ambiance nocturne exprime une certaine nonchalance. « Memories » affiche plus d’originalité, la batterie de Daniele Patton, apprécié pour ses prestations avec Pietro Tonolo et Jesper Bodilsen, manifeste un peu plus de hardiesse. Le contrebassiste Matteo Padoin insuffle un rythme singulier dans « Lonely Place », l’envol du saxophoniste n’en est alors que plus significatif.

Assez linéaire dans l’ensemble, Foreṡìa gagne en efficacité lorsque Martina Bergonzoni improvise avec générosité dans « Glacier » et lorsque l’avancée progressive du quartet vise à apporter du relief à la musique, à l’image de « Comfort Paradox ». Le quartet MaNiDa a initié un conte musical qui ne demande désormais qu’à prendre de l’ampleur.