Chronique

Marco Cesarini & Henry McLusky

Chi è Antelope Cobbler ?

Marco Cesarini (g, b, p), Jean Gambini (ts, b), Naima Gambini (vln), Marco Rossi (cello), Andrea Angeloni (tb, tu), Giacomo Del Monte (perc), Davide Mazzoli (d, perc)

Label / Distribution : nusica.org

Chi è Antelope Cobbler ? du groupe Marco Cesarini & Henry McLusky est la 28ème production de nusica.org, association créée par le saxophoniste Nicola Fazzini et le bassiste Alessandro Fedrigo qui se trouve, en réalité, être beaucoup plus qu’un label. La multiplicité de ses membres et de ses activités depuis une douzaine d’années en Italie (enseignements, organisation de festivals et de concerts) l’apparentent plus à un collectif.

Mais revenons à nos moutons : qui sont donc Antelope Cobbler et Henry McLusky ?

Deux personnages totalement fictifs sortis tout droit de l’imagination du compositeur Marco Cesarini dans le but de nous plonger, avant même toute écoute, dans la thématique de l’album : la couleur musicale des films « noirs ».
Projet à géométrie variable selon les besoins et parfois accompagné d’une projection vidéo, il regroupe ici sept musiciens dont trois poly-instrumentistes (Cesarini, Jean Gambini et Andrea Angeloni), offrant une large possibilité de combinaisons orchestrales très intéressantes.
Les six pistes de ce court disque sont toutes très belles et efficaces, si bien qu’il est difficile de résister à l’envie de l’écouter plusieurs fois de suite. Il vaut mieux frustrer que lasser. C’est d’ailleurs le mantra de John Zorn, né à peu près dans la même décennie que Cesarini, à qui l’on pense beaucoup - notamment pour son album à l’argument similaire, The Bribe. Toujours dans la galaxie du compositeur new-yorkais, on pense également au Spike Orchestra de Sam Eastmond avec lequel l’album partage une certaine esthétique de l’arrangement par l’usage gourmand des riffs coups de poing.
Du fait de sa thématique par définition tournée vers le passé et du poids de l’antécédence ou de l’héritage zornien, Chi è Antelope Cobbler ? n’est pas un disque novateur mais peu importe : il mérite le détour pour sa qualité et sa sincérité.