Chronique

Doronzo/Moor/Rosaly

Futuro Ancestrale

Giuseppe Doronzo (bs, cornemuse iranienne), Andy Moore (g), Frank Rosaly (d, perc)

Label / Distribution : Clean Feed

Futuro Ancestrale constitue l’acte de naissance d’un trio dont Giuseppe Doronzo est le papa. Le jeune saxophoniste italien, à l’occasion d’une performance au Bimhuis d’Amsterdam en juin 2022, s’est entouré de deux autres Néerlandais d’adoption : le guitariste Andy Moor, pilier du groupe The Ex, et le batteur percussionniste Frank Rosaly que l’on a entendu par ailleurs aux côtés de Dave Rempis ou de Thurston Moore.

Les trois musiciens ont en commun un éclectisme esthétique revendiqué, plutôt banal de l’autre côté de l’Océan atlantique mais encore assez rare en Europe. La musique en témoigne. Les quatre titres du disque s’enchaînent d’un seul tenant et alternent entre improvisation totale et une poignée de thèmes composés par Doronzo. Quelques réminiscences mélodiques de Steve Lacy surgissent, des drones sont sculptés avec finesse, Moor, en rockeur-improvisateur, n’a aucun problème à s’attarder sur un accord simple, Rosaly sait se faire tantôt rare, tantôt prolixe, une neyanhan (cornemuse iranienne) apparaît puis disparaît.

Bien que nous assistions ici à une première rencontre, il s’agit déjà d’un groupe et pas du tout d’une juxtaposition de trois personnalités débordantes qui chercheraient à montrer leurs muscles. On sent le respect et la politesse. On s’écoute mais on ne se jauge pas. On joue avec et pas à côté. On ne monopolise pas la parole, on évite les excès et on va à l’essentiel (le disque dure 35 minutes).
On attend avec curiosité la prochaine rencontre, déjà prévue au Bimhuis le 26 juin 2024.