Chronique

Nico Morelli

Nico Morelli

Nico Morelli (p) ; Aldo Romano, Bruno Ziarelli, Frédéric Delestré, Luc Isenmann (d) ; Marc Buronfosse, Stéphane Kerecki (b) ; Stefano Di Battista (ss)

Label / Distribution : Cristal Records

Dans le livret, Nico Morelli (qui s’est d’ailleurs déjà présenté dans nos colonnes) explique que ce disque est l’aboutissement des nombreuses rencontres et influences musicales vécues depuis son premier séjour en France en 1999. L’album revêt en effet une grande diversité qui illustre la polyvalence, aussi bien dans le jeu que dans la composition, du pianiste italien. D’emblée Tarantè évoque les atmosphères chaloupées de Monty Alexander, tandis que Blues Zen, avec son introduction et son thème étonnants de vélocité, rappellent Chick Corea époque Return to Forever. La douce ballade Sogno sonne comme un apaisement au cœur de l’album et nous permet de récupérer après l’explosif Pezzo X, efficace swing effréné qui laisse de larges moments d’expression aux deux jeunes musiciens Stéphane Kerecki et Frédéric Delestré. Outre ces jeunes talents, Morelli est également accompagné par ses célèbres compatriotes Aldo Romano sur deux titres et Stefano Di Battista sur la magnifique ballade finale Alba di Millenio. Dans l’ensemble, les dix compositions de Morelli se caractérisent par une grande richesse mélodique et une structure rythmique complexe, révélant une bonne répartition des rôles entre le piano, la basse et la batterie.

Parmi les onze titres, Morelli n’a donc laissé la place qu’à un seul standard. Le pianiste remporte brillamment l’épreuve de la relecture personnelle, pourtant difficile quand le standard en question est le célèbre Love for Sale de Cole Porter. Morelli nous offre une interprétation très originale du morceau, n’amenant le thème et ne développant la mélodie que très tardivement, après une lente et progressive mise en place harmonique.

On sort de cet album requinqué pour la journée, rempli de l’enthousiasme manifeste distillé par les musiciens au fil des morceaux. Le plaisir de jouer ensemble est ici une évidence, mais lorsque s’y conjugue l’excitation de la nouveauté et des influences mutuelles, le résultat final ne peut que sortir du lot.