Chronique

Ramdam Fatal

Le Diable est dans le bal

Félix Gibert (tb), François Arbon (bs, btb), Clémence Cognet (vln, tb, voc), Romain « Wilton » Maurel (vln, voc), Benjamin Bardiaux (clav, voc), Rémi Faraut (d, voc), Manu Siachoua (b, voc)

Label / Distribution : L’excentrale

D’un mot, on dira que Ramdam Fatal, formation issue de la compagnie auvergnate « L’Excentrale », propose un bal décalé à mi-chemin entre quelque chose qui relève de la musique traditionnelle et d’autres éléments complètement modernes, quelquefois même où la structure est volontairement dégingandée. Mais si le diable est dans le bal, comme l’affirme le titre de l’album, c’est surtout dans les textes à la poésie glaçante qu’il faut le trouver. « J’ai besoin d’une langue » est, de ces différents points de vue, fort révélateur. On y décèle de la matière qu’on pourrait qualifier de « néo-médiévale », des essences carrément modernes et un texte qui fait appel à des langues pour saisir la complexité du monde, à un feu qui ferait table rase pour reconstruire. Derrière ce texte déclamé dans un grand déchirement, on entend des cris, hurlements de loups ou de tout un bestiaire imaginaire ou pas – allez savoir – qui meurt pour renaître.

Le Diable est dans le bal est ainsi fait. On y croise des gens pas habituels à l’image des « sœurs de chez l’autre côté du coteau », les inquiétudes qu’elles suscitent et « leurs robes rouges comme le sang ». On y croise aussi des percussions qui font trembler, comme l’incipit de « Como quò vaï ? », des notes d’un bal pétrifiant, de la magie, des masques préoccupants. Un des morceaux s’intitule « Fondamentalement trouble ». On ne saurait mieux dire.