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Il s’agit fondamentalement d’un album solo. Fondamentalement car si un quatuor à cordes intervient, c’est à la marge, sur un seul morceau, « Turbulences ». Mais pour ce solo, la harpiste Rébecca Féron utilise, outre sa harpe, des loops et une multitude d’effets électroniques. C’est ainsi que Petits mondes ressemble à un orchestre en solo. Ce n’est bien évidemment pas la première fois que ce genre de configuration est retenue et de très grands noms – citons l’Orchestrion de Pat Metheny par exemple – l’ont fait avant. Reste qu’il ne s’agit pas d’une course à la nouveauté technique mais le choix d’une indépendance esthétique : il s’agit de se retrouver soi-même. Aussi ne sera-t-on pas étonné que l’album se prête à l’introspection, au recueillement.
On est souvent dans un registre de musique répétitive, de phrases qui s’animent, se décalent de millimètre en millimètre, de souffles, de micro-choses haletantes ou apaisées, et tous ces éléments mis bout à bout ou superposés constituent cet album original. On ajoutera enfin que Petits mondes propose de dérouler un large panel d’échelles car si les éléments musicaux sont du registre de l’infiniment petit, le discours est aussi celui des grandes perspectives. C’est ainsi qu’« Horizon » ou encore « 4,5 milliards d’années » nous plongent dans le temps long.