
Rita Marcotulli
The Light Side Of The Moon
Rita Marcotulli (p)
Label / Distribution : Le Chant du Monde
Premier disque en solo pour Rita Marcotulli ; avec cet enregistrement se présente
enfin l’occasion de découvrir un univers à la fois vaste et intime.
Au-delà d’une évidente référence au célèbre album de Pink Floyd, le titre est surtout une métaphore plus générale de l’approche musicale de la pianiste : aérienne, lumineuse, presque éthérée. Et visuelle, ce qui n’est guère étonnant de la part d’une artiste revendiquant depuis toujours ses influences cinématographiques (concrétisées par l’album The Woman Next
Door, travail autour de l’oeuvre de François Truffaut paru
en 1997).
Ainsi le morceau d’ouverture, « Waves and Wind », au titre particulièrement
bien inspiré : l’introduction faite de longs accords plaqués dans le silence évoque un
immense paysage où rien ne vient masquer l’horizon ; puis la mise en place progressive d’arpèges réguliers rappelle le flux et le reflux.
Chacun déambulera à son rythme au sein des compositions cristallines de la musicienne, trouvera un clin d’oeil lointain à Monk ou à un vieux standard du Magicien d’Oz...
Privées des arrangements riches et complexes qu’on lui connaît parfois, les compositions révèlent leur essence profonde. « Koiné », dépouillé de ses arrangements électro présents sur l’album du même titre, expose toute la pureté de ses inspirations
indiennes. En clôture du disque, la ballade minimaliste « Elettra’s Magic Stick » permet
d’entendre la voix de la pianiste, qui hésite entre chant et susurrement.
Par ailleurs,
la musicienne ne se cantonne pas au solo intégral, elle utilise également le
re-recording et quelques effets de nappes sonores judicieusement et discrètement
disséminés, contribuant activement à l’atmosphère générale de sérénité qui émane du disque.
La formule solo permet ici à Rita Marcotulli de se laisser librement à ses flâneries musicales. Quand on l’accompagne, l’important n’est pas le point de départ, ni le point d’arrivée, mais bel et bien la promenade elle-même, le chemin parcouru, et les petites découvertes inattendues, ça et là, au fil de l’errance.