Chronique

Shauli Einav Quartet

Beam me up

Shauli Einav (ts, ss), Paul Lay (p), Florent Nisse (b), Gautier Garrigue (dm), Pierre Durand (g)

Label / Distribution : Berthold Records

Déjà quatre albums au compteur pour le jeune et fougueux saxophoniste israélien Shauli Einav, installé à Paris depuis 2013. Dans Beam Me Up, il se présente en quartet accompagné par l’hyperactif Paul Lay au piano (Ping Machine, Géraldine Laurent, Eric Le Lann,...) et par la paire Florent Nisse / Gautier Garrigue, soit la rythmique du groupe Flash Pig, jeune quartet français que l’année 2016 devrait consacrer. C’est justement cet attelage qui retient d’abord l’attention tant les deux hommes assoient le tempo avec autorité tout en distillant de subtiles nuances et variations qui poussent Einav à se démultiplier. Saxophoniste puissant et véloce, il est très à l’aise sur les up tempo dans une veine finalement très hard bop. Mais un hard bop moderne qui n’hésite pas à expérimenter la dissonance et les constructions tarabiscotées comme dans « Tao Main » où Paul Lay livre un magistral solo, « 1415 » aux réminiscences balkaniques ou « Dolce Gustav » aux changements de rythme incessants. Les morceaux plus lents, tels « Assai » ou « Ten Weeks » font entendre un Shauli Einav très lyrique et mettent en lumière la musicalité et la personnalité de la section rythmique.
L’album se clôt [1] sur « 76 San Gabriel », beau duo tout en retenue et délicatesse avec le guitariste Pierre Durand, invité pour l’occasion.

par Julien Aunos // Publié le 31 janvier 2016

[1En fait il ne se clôt pas tout à fait avec ce morceau ; laissez tourner votre platine encore quelques minutes...