Chronique

Soul Cages

Trio

Yannick Robert (g), Gilles Coquard (b), Cédric Affre (d)

Label / Distribution : Alien Beats Records

S’attaquer au répertoire de Sting peut, de prime abord, s’avérer une expérience délicate. Les fans du chanteur britannique pourraient en effet y voir un sacrilège et ceux qui ne s’y intéressent pas, passer leur chemin sans y jeter ne serait-ce qu’une oreille. D’autant plus que ce trio est loin d’avoir la notoriété d’un Bill Frisell ou d’un Nguyên Lê, l’un et l’autre ayant revisité eux aussi des répertoires de super stars du rock et de la pop.

Pourtant le trio propose un album réussi. La revisite de « A Thousand Years », qui ouvre ce disque, est enthousiasmante. Elle garde tout son feutre à la déclaration d’amour que constitue cette chanson. C’est en effet par petites touches que les trois musiciens donnent corps à ce morceau. Le chorus de Yannick Robert évite très justement l’écueil de la logorrhée et avance à petits pas. Timidement, pourrait-on dire si le terme ne laissait penser qu’il est en retrait. Pourtant c’est bien la timidité et l’humilité de l’amoureux - le refrain ne dit-il pas « I still love you, I still want you » - qu’on peut entendre ici. C’est délicat et on peut penser que Yannick Robert, Gilles Coquard et Cédric Affre s’éloignent judicieusement d’une drague brutale aux mains de leurs cordes et de leurs baguettes.

Le reste de l’album est du même acabit : le trio propose une relecture instrumentale personnelle du répertoire de ce géant de la pop sans le dénaturer. En un mot, on dira que c’est fort sympathique.