Chronique

Stéphane Persiani

Complexion

Jean-Michel Couchet (sop, alto) ; Michael Felberbaum (g) ; Fred D’Oelsnitz (p, fender) ; Stéphane Foucher (d) ; Stéphane Persiani (b)

Label / Distribution : Shaï / Sony

Voilà un retour qui fait plaisir. Persiani, le solide bassiste, le grand frère, le compagnon de route de
toute une génération, s’était éclipsé aux USA. Le voilà rentré, pour un disque éclatant, riche et
plein d’idées. Avec lui, quelques francs-tireurs de première : Couchet, incisif et précis et
Felberbaum tout à son aise de retrouver son ancien co-équipier du groupe de Steve Potts… Persiani
est troublant. Non content de ressembler à Mingus sur le plan physique, voilà qu’il propose des
arrangements délicats et puissants. Quelques compositions de lui (dont l’excellent The blue
baboon & the fish sur lequel Felberbaum et Couchet s’en donnent à cœur joie) quelques thèmes de
Felberbaum qui fait montre ici de toute sa sensibilité. On notera la présence du père, André
Persiany, sur un morceau.
Stéphane Persiani est un bassiste très profond, très sûr, qui joue sans crainte, sans précipitation.
Leader, il l’est sans écraser les autres. Complexion est avant tout le fruit d’un long travail de
groupe, une mise en commun des possibilités. A ce titre, Persiani a su tenir la barre et peut-être
fier. Son retour est une bonne chose.