Tribune

Steve Dalachinsky par Fred Marty

Steve Dalachinsky nous a quittés. Il allait avoir 73 ans. Il a joué avec les plus grands. Sur son lit de mort, avec sa femme Yuko, il écoutait Jackie McLean, Monk, Coltrane, Taylor. Comme dirait Noël Akchoté, il est jazz.


Steve Dalachinsky à la Galerie Hus

Fred Marty

The Final Nite
couverture du livre

Aux alentours du 25 avril 2019, j’ai pu rencontrer Steve Dalachinsky et passer une belle demi-journée avec lui.
Il est venu chez moi pour confronter sa poésie à ma musique. J’ai été subjugué de voir à quel point c’était une personne naturelle, directe et sans chichi. L’avant veille, j’étais allé l’écouter pour la troisième fois. C’était à la Galerie Hus. Il y jouait en duo avec Sylvain Kassap.
La première fois, c’était à Aubervilliers ; il était en trio avec Sylvain Kassap son ami et Cathy Heyden au saxophone alto. Je ne me souviens plus des dates exactes mais cela devait être 2 ans auparavant, me semble-t-il. Je crois qu’il y avait dans le public également Hélène Labarrière. La deuxième, c’était le 21 avril, Steve jouait chez et avec Makoto Sato, avec Itaru Oki et Richard Comte. Je suis arrivé en retard à ce concert car j’accueillais le même jour le guitariste américain Lucio Menegon. Nous avions prévu de faire une petite session rencontre dans le studio d’un ami qui nous dit à peine arrivés qu’il allait écouter Steve chez Makoto. Du coup, nous avons un peu écourté notre session et sommes partis pour ce concert. C’est après que nous avons sympathisé, grâce en partie à Lucio : ils se connaissaient bien.

Concours de circonstances favorables, les chemins de vie se croisent. Nous avons échangé quelques mots et convenu d’une session à domicile, dont le seul témoignage est un enregistrement de 6 séquences.

Hormis la musique et l’improvisation , nous avions un point en commun, la glace. Il adorait les glaces, les bonnes glaces. Du coup, j’en avais acheté deux boites de 500 ml. On n’a pas tout mangé, mais pas loin. Il s’est retenu… J’ai fini le reste.

C’était vraiment un chic type !

par // Publié le 29 septembre 2019
P.-S. :

En guise d’illustration, Fred Marty propose une pièce inédite, la dernière de la séance du 25 avril 2019. Ici, il abandonne sa contrebasse pour une guitare basse acoustique. Face aux salves, aux percussions de Steve Dalachinsky, il fait claquer ses cordes avec des accents mêlant le blues le plus profond et l’aventure sonore. Une manière d’augmenter, d’exacerber la saveur des mots

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« Dans The Final Nite, le poète new-yorkais Steve Dalachinsky nous livre une approche expérimentale de son art, qui consiste à suivre depuis 1987 chacune des prestations du saxophoniste Charles Gayle stylo en main ». Le Son du Grisli