Chronique

Taj Mahal

Hanapepe Dream

Taj Mahal (guitare, voix) & The Hula Blues Band

Label / Distribution : Tradition et Moderne / Socadisc

Depuis les années soixante, Taj Mahal, bluesman patenté égrène les disques, projet après projet. Car ce musicien en dehors des sentiers battus ne se contente pas de faire voler les étiquettes, ils les traque. Hier, pur guitariste de blues, il y a quelques temps déjà, guitariste africain, aujourd’hui grand-père créole à l’ombre des cocotiers, il se promène sur la planète, à la rencontre des genres et des familles musicales. Si le courant passe, il fait un disque. Music Fuh Ya, mélange afro-cubano-blues dans les années 70, dialogues avec le koraïste Toumani Diabate fin 90’s, chanteur et guitariste avec le Phantom Blues Band l’année dernière et aujourd’hui leader d’une formation de blues hawaïen… A l’instar d’un Ry Cooder, il bénéficie de sa notoriété pour faire connaître des rencontres inédites. Le résultat est aussi aléatoire que les rencontres. Ce disque présente un pot pourri de thèmes (Bob Dylan, chansons traditionnelles, Richie Havens et Taj Mahal) plus ou moins censés évoquer les îles, les soleil et les chemises à fleurs (dont la pochette présente une étonnante collection d’été). Mais, parce qu’il sait aussi s’entourer de musiciens qui le suivent depuis de nombreuses années (le batteur Kester Smith, le multi souffleur Rudy Costa, le chanteur Carey Williams…) on retrouve toujours derrière son excellent jeu de guitare une atmosphère connue. Loin d’être emblématique de la carrière de Taj Mahal, ce disque se trouve dans la veine de ce que fait Olu Dara : le jazz en vacances au soleil. Ce qui n’est pas déplaisant.