Chronique

Terence Blanchard

Bounce

Terence Blanchard (tp), Brice Winston (ts, ss), Lionel Loueke (g, v), Robert Glasper (orgue, fender), Aaron Parks (p), Brandon Owens (b), Eric Harland (d).

Label / Distribution : Blue Note

Le directeur musical du producteur et réalisateur Spike Lee n’est pas en reste question disques : plus d’une vingtaine d’albums sous son nom et pratiquement toutes les bandes originales des films de Lee. Mais ce compositeur hors pair vient de signer, avec Bounce, son premier disque chez le légendaire Blue Note.

Terence Blanchard fait partie de ces trompettistes au son reconnaissable entre tous. Une seule note suffit. Cette trompette qui fait tant de jaloux est identique à celle de Wynton Marsalis (décidément, ces deux-là n’ont pas que la Nouvelle-Orléans en commun…). Fabriquée sur mesure par la firme de David G. Monette, elle mérite d’être mentionnée car sa conception permet toutes les folies à celui qui en joue : à la fois un son rond et chaud, et un extraordinaire cuivre incisif. C’est avec cet instrument hors du commun que Terence Blanchard est présent sur la scène jazz depuis dix ans.

Entouré, comme à son habitude, d’une mécanique rythmique de précision, Terence Blanchard déroule un jazz parfait et sûr de lui. Son jeu tout en inflexions donne à chaque note une incroyable puissance. On aurait pu lui reprocher sur son dernier disque, Let’s Get Lost, d’abuser de cette sonorité, mais ici, il l’utilise avec délectation. Grand interprète de ballades, il nous montre encore une fois, sur Nocturna, à quel point il peut être « romantique ». Il nous fait aussi découvrir le Footsprint de Wayne Shorter sous un angle très nouveau.

Cet ancien directeur musical des Jazz Messengers d’Art Blakey (jusqu’en 1986) fait sans nul doute partie aujourd’hui des grands du jazz. Un disque à écouter absolument.