Chronique

The Headshakers

The Headshakers

Pierre-Yves Langlois (sax), Franck Beele (tp), Samuel Marthe (tb), Rémy Charlet (claviers), Mike Varlet (g), Guillaume Dumont (b), Fred Savinien (perc), Arnaud Havet (d). Avec Franck Tortiller

Label / Distribution : Aphrodite Records

Amoureux de funk pur jus, voici le disque le plus pêchu de ce début d’année. Vous avez la nostalgie du dernier concert de Maceo Parker ? Vous vous souvenez du meilleur du Niels Landgren Funk Unit, voire, plus de près de nous géographiquement, de Captain Mercier ? Alors précipitez sur le premier disque des Headshakers.

Le bien nommé « We Jazz We Rock We Funk » (une profession de foi), terriblement groovy, ouvre le bal. On comprend vite que ce groupe lillois est au funk ce que les Nantais de Malted Milk sont à la soul et au rhythm’n blues. Justement, le festival se poursuit avec une tonalité proche du soul jazz des années 70 (« Introducing The Headshakers »). Le titre bascule vers le rock et la « jungle » avant de retourner à la case funk avec une section de cuivres endiablée. Il n’y a plus de temps maussade, de températures basses pour la saison : ça brûle !

Le réchauffement climatique se poursuit donc, toute trompette bouchée avec « Man On Wire », puis « Reversed », « Chimique », « Life Is Science Fiction » (avec Franck Tortiller), « Jungle Painters », « Ghost Tramp On Subway » jusqu’au très latin « Octopus » interprété avec le souci permanent de la cadence (cet ancêtre français du groove !). Un titre 100% vocal, « Back To The 70’s », chanté par un chœur très « blaxploitation » (Vocal Ethnya), clôt l’album, histoire de se séparer en beauté.

D’un bout à l’autre, sans une pause, le disque irradie de bonnes notes funky (toutes ces compositions « autochtones » nous ravissent), de riffs énervés, de cuivres rutilants, de rythmes qui font bouger de la tête aux pieds. Cet octet, qui a l’énergie d’un big band, mérite de se produire sur de grandes scènes. Sans doute le meilleur disque de funk depuis longtemps.