
The Occasional Quintet
Recording Rites
Sam Richards (p), Ric White (ts, EWI, elec), Eliza Jacobs (e-cello), Roger Hall (b, perc), Steve Day (d, perc).
Label / Distribution : Discus Music
Voici un album comme seuls les Britanniques peuvent en faire, des vagues sonores qui pourraient être issues des parties instrumentales des premiers disques de King Crimson croisées avec des relents de bruitisme chers à Lee Ranaldo. Les premières écoutes de Recording Rites mettent en évidence des assemblages hétéroclites, les mélodies y étant suggérées. Une fois le discours approfondi, ce sont des variétés de sons qui apparaissent et par là même des détails excitants.
En compagnie du percussionniste Steve Day et du saxophoniste Ric White, le contrebassiste Roger Hall a initié un atelier d’improvisation au Ashburton Arts Centre situé dans l’ancienne église méthodiste de cette ville. La violoncelliste Eliza Jacobs et le pianiste Sam Richards se sont rapidement joints à eux pour travailler sur la composition Recording Rites. Six pièces simplement numérotées se succèdent et offrent des variations de climats basées sur le rapport espace-temps.
Les percussions jouent un rôle important : elles participent à la montée en puissance des pièces musicales avec finesse. « Rites 1 » accentue les recherches expérimentales, l’atonalité se confronte au piano joué de manière minimaliste. Des ruptures d’ambiances se succèdent parcimonieusement. La longue pièce « Rites 2 » atteste d’une nervosité induite par le saxophoniste dans la première partie du morceau. La formation avance sur des terres arides, balisées par les nombreuses ponctuations qu’apporte le pianiste. L’explosion free très énergique à la fin de la composition fait écho au hasard, l’énergie s’y renouvelle fiévreusement.
The Occasional Quintet propose une musique cinématographique, axée sur un plan de travail dépouillé. L’intériorisation qui gagne « Rites 6 » prend le temps de déployer une substance chimique liquéfiée, comme déformée. Un semblant de blues ressurgit avec le piano, vite gommé au profit des abstractions du saxophone. Ce disque dédié à l’improvisation séduit par ses ancrages mélodramatiques.